Chroniques

Double abdication en Espagne

© D.R

Le 18 juin 2014 est une date à marquer de fer rouge dans les annales du royaume d’Espagne. Le Roi Juan Carlos 1er abdique et signe son départ. Le même jour l’équipe nationale de football, la Roja, chute de très haut et se fait éliminer de la Coupe du monde au Brésil. Après presque 40 ans de règne et un parcours exemplaire, le souverain espagnol cède son trône à son fils, le Prince Filipe, qui du coup, devient le Roi de la maison Espagne.

Après 6 ans de règne sans partage sur la planète foot, la sélection espagnole, sort par la petite porte. Deux défaites. 5 à 1 contre les Pays-Bas et la maison Orange. 2 à 0 contre le Chili. Eliminée sans attendre de jouer un troisième match contre l’Australie qui est déjà un calvaire pour Ramos, Iniesta, Pedro et consorts. Les joueurs ne veulent désormais qu’une seule chose : renter chez eux et essayer d’oublier.

Pourquoi une telle déroute ? Cela n’est arrivé que quatre fois avant l’épisode espagnol du mercredi 18 juin. L’Italie en 2010. La France en 2002, le Brésil en 1966 et encore la Scuadra Azzura en 1950. Equipe vieillissante ? Groupe suffisant qui se croyait imbattable ? Entraîneur sur le déclin, incapable de voir les faiblesses des 23 qu’il a sélectionnés pour le Mondial ? Le syndrome Barça ? Chacun y va de son analyse. Mais au fond, c’est un cycle qui est arrivé à terme. On appelle cela la quadrature du cercle.

L’Espagne est montée haut, après des décennies de disette. De 2008 à 2012, deux coupes d’Europe et une coupe du monde. C’est un exploit pour l’histoire. Inoubliable. Et merci l’Espagne de nous avoir donné l’un des plus beaux foot pratiqué  ces dix dernières années. Mais aujourd’hui, cela n’a pas suffi. Techniques et tactiques de jeu prévisibles pour tous leurs adversaires, quand l’Espagne tombe sur une grosse équipe, elle se fait rétamer. La dernière coupe des confédérations aurait pu servir de déclic, mais la suffisance des Espagnols les a aveuglés. La Roja rentre bredouille, humiliée et doit penser à demain. Mais l’avenir s’annonce bien pour une nation qui produit de grands talents.

Si Xavi, Xabi Alonso, Pujol, Piqué et d’autres vont dire Adios à l’équipe nationale, d’autres se bousculent au portillon. Isco, Mata, Morata, Cazorla, Juanfran, Koke, en plus du grand Iniesta, Ramos, Silva… on peut citer, tout de suite, 23 grands joueurs qui peuvent constituer l’équipe de demain. Aucune peur pour la reconstruction d’une nation du foot, mais là où il y a du travail c’est au niveau de la suffisance, l’arrogance, le sentiment d’être intouchable. C’est par excès de force que l’Espagne a fait Pchit.

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