La tension est monté d’un cran entre les pharmaciens d’officine et la Mutuelle des Forces Armées Royales ( FAR). Le conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP) et la Fédération nationale des syndicats des pharmaciens du Maroc (FNSPM) ont adressé récemment une lettre au directeur de la Mutuelle des FAR.
Motif de la discorde : la suppression des timbres de solidarité. Rappelons à ce sujet que le CNOP et la FNSPM avaient adressé le 10 mai dernier une lettre aux officinaux pour leur faire part que l’accord qui liait les militaires aux instances professionnelles a été résilié. Ainsi, depuis le 15 mai dernier, les pharmaciens n’ont plus à appliquer les timbres sur les ordonnances des militaires.
Autrement dit, ils n’ont plus à supporter les frais de timbre. Cette décision a été prise en raison de la crise financière sans précédent que connaît le secteur. Les pharmaciens apposaient un timbre de solidarité représentant 2,5% à 3% de la valeur de l’ordonnance sur toutes les factures de plus de 100 DH. Ce qui constituait une véritable injustice en l’absence de contrepartie. Malgré cette suppression, le CNOP et la FNSPM déplorent que cette décision ne soit pas appliquée dans la pratique en faisant remarquer que la Mutuelle des FAR encourage le désordre et l’anarchie dans la profession.
«C’est avec une grande déception et consternation que les pharmaciens d’officine ont constaté l’acharnement de votre Mutuelle à vouloir créer une division au sein du corps pharmaceutique en poussant certains confrères à enfreindre la loi et les décisions de leurs instances professionnelles», peut-on lire.
Le Conseil et la Fédération reprochent à la Mutuelle de vouloir instaurer dans l’illégalité une taxe aux pharmaciens. «Cette situation de crise que nous avons voulu éviter par tous les moyens en ayant auparavant expliqué les raisons légitimes de la décision de suppression des timbres de solidarité qui se transforment aujourd’hui en une taxe ou impôt exigé illégalement par votre mutuelle aux pharmaciens…». En agissant de la sorte, les instances professionnelles estiment que la Mutuelle des FAR bafoue «les principes élémentaires de la Constitution, à savoir que l’instauration d’une taxe ou un impôt doit être dans une loi de Finances votée par les représentants de la nation au sein du Parlement».
Le CNOP et la FNSPM se sont dits prêts à régler ce conflit de manière amicale. Dans le cas contraire, les choses risquent de s’aggraver davantage. «Si la situation persiste, nous allons être forcés d’exposer, lors d’une conférence de presse, l’acharnement de votre Mutuelle à l’encontre des pharmaciens et le préjudice causé à l’image exemplaire de la démocratie et de la nouvelle Constitution», concluent-ils. Affaire à suivre.