Société

Les agences de développement économique et social tiennent tête à Benkirane

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Le personnel des agences pour la promotion et le développement économique et social des provinces du Sud, du Nord et de l’Oriental s’est organisé en un «Syndicat national des personnels des agences de développement économique et social», affilié à l’Union marocaine du travail (UMT).

La création de cette nouvelle organisation syndicale intervient à la suite de la décision du chef de gouvernement le 25 mai dernier de transférer les sièges de ces agences vers les provinces où elles opèrent, c’est-à-dire respectivement vers Laâyoune, Tanger et Oujda.  

La première assemblée générale du syndicat, tenue jeudi dernier à Casablanca, a été consacrée à l’étude des répercussions sociales, familiales et matérielles de ce transfert qualifiées de «désastreuses» par un communiqué de l’UMT issu à cette occasion. Miloudi Moukharik, secrétaire général de l’UMT, a, dans son intervention, reproché le caractère irresponsable de cette décision qu’il a jugée d’«inhumaine et réactionnaire», critiquant notamment l’absence d’un plan social prenant en compte l’aspect humain de sa mise en œuvre.

Il faut tout de même noter que cette décision de transférer les agences de développement économique et social hors de Rabat vient corriger une anomalie longtemps pointée du doigt. En plus d’être en déphasage avec le choix de décentralisation et le projet de régionalisation avancée adoptés par le Maroc, la présence des sièges de ces agences régionales dans la capitale soulève la question de l’efficacité d’une gestion à distance de problèmes régionaux. De plus, cette décision vient avant tout répondre à une recommandation du Conseil économique, social et environnemental (CESE), qui avait appelé à une restructuration des missions de gouvernance, notamment en ce qui concerne l’Agence du Sud.

Le personnel des agences reproche néanmoins au gouvernement de ne pas avoir pris en compte les conséquences d’un tel transfert sur les quelque 300 employés. L’un des points de discorde principaux est le délai de 3 mois (à partir du 25 mai 2014) imparti pour le transfert des sièges jugé insuffisant par la nouvelle organisation syndicale, d’autant plus qu’il coïncide avec le mois de Ramadan, la période estivale et la rentrée scolaire.   

Par ailleurs, le communiqué du syndicat a également dénoncé «la manière non civilisée et despotique avec laquelle s’est comportée la direction actuelle de l’Agence du Nord», qui aurait fait pression sur ses employés pour leur faire signer un engagement selon lequel ils acceptent de reprendre le travail au sein du nouveau siège à Tanger, et qui leur aurait imposé un congé obligatoire pendant lequel tous les documents administratifs auraient été transférés vers le nouveau siège «en toute illégalité, faisant fi du droit administratif qui interdit ces pratiques», continue le communiqué.    

A l’issue de son assemblée générale, le Syndicat national des employés des agences de développement économique et social demande, ainsi, l’ouverture d’un dialogue social afin d’examiner les répercussions de ce transfert sur les employés et leurs familles et d’y apporter des solutions adéquates, sur la base du cahier revendicatif des employés.  

Par : Sara El Majhad
 

 

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