Alors que le cinéma américain domine les écrans de l’Union européenne avec une part de marché de 66 à 77 %, les cinémas d’ailleurs y sont réduits à la portion congrue, de 1 à 4 %, voire 0,054 % pour les films d’Europe de l’Est, selon l’Observatoire européen de l’audiovisuel.
Le rapport, établi à la demande de la présidence espagnole de l’UE, constate la quasi disparition des films d’Europe de l’Est et du pourtour méditerranéen. Si les écrans nord-américains sont peu accueillants pour le cinéma européen dont la part de marché oscille entre 2,7 et 6,7 %, les écrans de l’UE le sont encore moins à l’égard des films de ses partenaires privilégiés (pays associés d’Europe centrale et orientale, pays méditerranéens et pays d’Amérique latine) dont la part de marché n’a pas dépassé 0,3 % s entre 1996 et 2001, selon ce rapport.
L’UE « reste extrêmement fermée, plus fermée que le marché nord-américain ne l’est lui-même pour les films européens », déplore l’Observatoire. Entre 1996 et 2001, seuls 42 films d’Europe centrale et orientale ont été distribués dans au moins un des Etats membres de l’UE, attirant 2,2 millions de spectateurs, soit une part de marché de 0,054 %. Avec près des deux tiers (65,9 %) des entrées réalisées dans l’Hexagone, les écrans français sont les plus ouverts, devant l’Allemagne (16,1 %), l’Italie (10,8 %), la Belgique (3,1 %), la Grande-Bretagne (1,6 %) et l’Espagne (1,7 %).
Selon l’Observatoire, la part des films nationaux européens sur leur propre marché est généralement de l’ordre de 15 à 20 % (la France fait figure d’exception avec 41 % en 2001) et la part des films européens en dehors de leur marché national varie de 8 à 10 %. La part du lion est évidemment réservée au cinéma américain.