La tornade soulevée à la suite de la grande surprise du premier tour des présidentielles françaises a suscité de nombreuses réactions de partout dans le monde. Le Maroc n’a pas fait l’exception en raison des liens historiques qu’il a avec la France.
Saâd-eddine El Othmani, député marocain et Secrétaire-adjoint du PJD (parti de la justice et du développement) estime que ces résultats reflètent la crise de la classe politique française. « Je crois que les partis français toutes tendances confondues sont arrivés à un stade qui ne satisfait plus les électeurs français, même si cette recrudescence des partis socialistes a commencé avant les éléctions en France. Les prémices sont venus d’abord du Portugal et de l’Italie où le socialisme a marqué une nette régression. » explique-t-il. Ce qui ne veut pas dire que le socialisme touche à sa fin selon M.El Othmani, car « cette régression peut marquer une période donnée pour revenir après un certain temps, ainsi va la politique ».
Seulement, ce qui vient de se passer en France, que les Français étaient nombreux à voter en faveur du Front National (FN) lors du premier tour, traduit la crise des valeurs qui sévit dans l’hexagone. Les gens n’en peuvent plus des slogans traditionnels des partis historiques français, le passage du FN au deuxième tour au détriment du parti socialiste favori au départ, n’est qu’un signe de mécontentement des citoyens français. Ceci étant, poursuit le secrétaire-adjoint du PJD, il ne faut pas tomber dans le piège de comparaison entre ce qui s’est passé en France et entre les prochaines échéances aux Maroc. « Nous ne pouvons pas comparer l’incomparable. Notre pays, et par conséquent les partis marocains, a ses propres spécificités, ses propres normes.
Le Maroc a également son propre parcours politique-historique qui est très différent de celui de la France. La différence est monumentale au niveau des données, des critères et de beaucoup de facteurs. » confirme M.El Othmani.
Certes, il existe des partis marocains de tendance socialiste qui ont des relations amicales avec le PS français et qui risquent d’être atteints sur le plan moral. Mais en aucun cas, cela ne pourrait dire que les prochaines élections au Maroc en seraient affectées. Les circonstances, les partis, les électeurs ainsi que les élus marocains disposent de leur propre environnement qui ne peut être semblable à celui de la France, malgré les affinités apparentes, conclut M.El Othmani.