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La coupe du monde des frères ennemis

La coupe du monde de football sera l’occasion pour la Corée du Sud et le Japon, frères ennemis historiques, de se réconcilier le temps de co-organiser la compétition, avec l’espoir que cela débouche sur une amitié durable. Mais la gaffe récente du Premier ministre japonais Junichiro Koizumi, qui s’est rendu au sanctuaire shintoïste de Yasukuni, détesté en Asie car considéré comme un symbole militariste, a jeté de l’huile sur le feu de l’antagonisme entre Séoul et Tokyo.
Officiellement, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes. Les deux comités organisateurs du mondial, kowoc pour la Corée et jawoc pour le Japon, travaillent main dans la main pour la première coupe du monde organisée en Asie. Ils ont choisi deux ambassadrices de charme, stars de cinéma dans leur pays, et une chanson dans les deux langues a été préparée pour célébrer la réconciliation entre Coréens et Japonais.
Par ailleurs, les policiers des deux pays multiplient les échanges de renseignements pour prévenir les violences de hooligans et le terrorisme. Et exceptionnellement, mais uniquement pour la durée du mondial, les Sud-Coréens n’auront plus besoin de visas pour venir au Japon.
Le rapprochement reste toutefois très timide, selon Haruki Wada, 64 ans, ancien professeur d’histoire à l’université de Tokyo, spécialiste des relations avec les deux Corées. « Les gros problèmes perdurent. Les Coréens ont perçu le scandale du manuel scolaire d’histoire et le problème de Yasukuni, comme des signes de pertes de mémoire du Japon », a-t-il expliqué.
Le feu vert gouvernemental, au printemps 2001, à la publication d’un manuel scolaire d’histoire minimisant les exactions des troupes nippones dans la péninsule coréenne (occupée de 1910 à 1945) et en Chine, avait provoqué une vraie crise avec ces pays. Leurs populations n’ont jamais oublié le sort des « femmes de réconfort», ces asiatiques, en majorité coréennes, livrées comme esclaves sexuelles aux soldats nippons et estimées à 200.000 par les historiens.
Quelques mois plus tard, le 13 août 2001, le premier ministre Junichiro Koizumi, aggravait le différend entre les deux pays par un pèlerinage à Yasukuni, qui honore les anciens combattants nippons, mais aussi 14 criminels de guerre jugés et exécutés en 1945. M. Koizumi a tenté de panser les plaies en se rendant par deux fois en Corée du Sud, en octobre pour s’excuser de la période coloniale et fin mars pour discuter de la coupe du monde avec le président Kim Dae Jung. Mais il a une nouvelle fois visité Yasukuni le 21 avril, ce qui a été très mal perçu en Corée du Sud, où des manifestations ont eu lieu.

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