Culture

Souad Byad : «Je veux donner à la femme toute sa splendeur et sa beauté»

© D.R

ALM: Vous avez été sélectionnée pour participer à la grande exposition de São Paulo, au Brésil, c’est une consécration?

Souad Byad : Dans un sens, c’est une grande reconnaissance de mon travail. En effet, j’ai eu l’honneur d’avoir été sélectionnée pour exposer au Salon de São Paulo, au Brésil.  Évidemment c’est une immense fierté de représenter le Maroc, mais ce rendez-vous a été pour moi une occasion d’être confrontée à d’autres artistes et à d’autres courants de peinture. Ce qui ne peut que développer ma vision et mon expérience dans ce domaine. Cet échange avec d’autres tendances et influences est toujours très enrichissant.

Votre peinture évolue de manière rapide, passant d’une période à une autre avec beaucoup de facilité…

Vous savez, comme tous les artistes, j’ai commencé par le figuratif. Après plusieurs expositions collectives, je me suis arrêtée un moment pour me poser certaines questions. Je me suis dit qu’il faut avoir une touche personnelle qui s’articule autour d’un thème qui vient de moi-même et qui donnerait libre cours à ma création. Et c’est finalement la femme en moi que j’essaie de dévoiler avec ses moments forts et ses moments faibles. Ce sont tout simplement mes états d’âme qui ressortent de façon discrète mais avec une gestuelle modérée et un tachisme inspirateur. C’est aussi ma façon de contribuer à cet élan de la femme qui s’amplifie ces derniers temps, autour de la liberté, de la conscience de soi et de l’indépendance tant morale que spirituelle.

Vous avez mis en place ce que l’on peut appeler une rhétorique du corps. Que signifie le corps de la femme pour vous ?

A travers cette nouvelle expérience de la rhétorique du corps, j’ai trouvé une certaine sérénité dans la mesure où j’ai réussi à élever le corps de la femme à un niveau tel qu’on arrive à oublier cette place qu’on veut lui donner et qui n’est pas la sienne. Je veux sortir des clichés et des stéréotypes pour aboutir à une approche picturale libre où la femme est vue dans toute sa splendeur humaine. Il faut donc préciser que ma préoccupation principale est beaucoup plus l’âme de la femme à travers son corps que le côté sensuel ou érotique. Mon désir profond est de donner à la femme toute la splendeur et la beauté qu’elle est censée incarner.

 
Pourquoi uniquement la femme dans vos travaux ?

C’est un choix dicté par mon regard, ma vision de la femme et de sa situation. Pour reprendre le sujet de l’art et de la femme, il ne faut pas oublier que c’est l’évolution de la société qui a permis à la femme de s’émanciper dans beaucoup de domaines, notamment celui de l’art. Mais c’est également grâce à sa volonté que la femme atteint un certain niveau de liberté qui lui permet de s’exprimer. Tout mon travail découle de cette optique. On voit donc de plus en plus de femmes faire de la peinture, mais également gérer des galeries d’art, ce qui est une révolution en soi.  Et cette révolution va à mon avis s’accentuer avec le temps et permettre à la femme d’exprimer pleinement sa passion dans tous les domaines.

Parlez-nous de votre parcours, qui est passé aussi d’une étape à une autre, puisque vous avez fait le design d’intérieur avant de vous consacrer à la peinture…

C’est simple, en ce qui concerne mon parcours, il faut signaler qu’après des études et un diplôme de l’école des beaux arts de Casablanca en 1998, mes débuts professionnels se sont orientés vers le design d’intérieur. C’est pour moi une expérience qui m’a enrichie, mais qui m’a aussi laissé un sentiment d’incomplet et d’inachevé. Ma passion pour la peinture a repris le dessus très vite. Je me suis mise au travail, ce qui m’a permis de participer à mes premières expositions collectives, suivies également par des expositions individuelles et ce aussi bien au Maroc qu’à l’étranger. J’ai exposé notamment à Montferrier à Toulouse, au salon d’automne à Paris et là, mon travail voyage à São Paulo au Brésil.

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