On aura vu le chef de gouvernement dans tous ses états au Parlement. C’est ainsi que mardi dernier à l’occasion de la séance mensuelle de questionnement sur la politique générale, Abdelilah Benkirane a versé des larmes devant les caméras de la télévision.
Interrogé sur les mesures adoptées pour son cabinet en faveur des personnes aux besoins spécifiques, le chef de l’Exécutif s’est dit très touché par des cas d’enfants handicapés qui arrivent chaque jour devant son domicile.
«Depuis l’indépendance, l’Etat a fourni des efforts mais il est évident que cela demeure insuffisant aujourd’hui», a-t-il reconnu devant les parlementaires de la première Chambre. «L’Etat seul ne peut pas tout faire parce que nous n’avons pas actuellement les moyens nécessaires. Mais nous devons travailler pour accompagner les familles des handicapés, notamment à travers un soutien financier», a-t-il ajouté critiquant la lenteur de la réaction dans l’administration publique.
Par ailleurs, les députés ont également interpellé le chef de gouvernement sur la légalisation de la culture du cannabis. Mais la réponse de Benkirane a été sans équivoque. Il a affirmé dans ce sens que la légalisation de cette plante n’est pas à l’ordre du jour. «Il ne faut pas croire en des illusions. La politique de l’Etat reste inchangée sur ce domaine et ne prévoit guère la légalisation de cette plante», a-t-il précisé.
Et de poursuive : «Les chiffres avancés sur le nombre des personnes poursuivies dans le cadre de procès liés à la culture du cannabis sont inexacts. De même, le ministre de la justice et des libertés assure que les poursuites sont abandonnées après quatre années des faits. Mais je tiens à préciser que le gouvernement reste convaincu que la légalisation de la culture de cette plante ne peut être en aucun cas une solution à cette problématique».
Benkirane a annoncé que l’Etat compte trouver des solutions avec les populations concernées loin de toutes surenchères politiques ou électorales. Enfin, le chef de gouvernement a réagi par rapport aux rapports de certains organismes nationaux comme le Haut-Commissariat au Plan (HCP), Bank Al-Maghrib (BAM), le Conseil économique, social et environnemental (CESE) ou encore la Cour des comptes. Il a précisé que les rapports de ces institutions ne sont pas tous négatifs concernant la situation économique et sociale du pays.
«Nous avons la capacité de parler des réalisations positives du gouvernement et nous avons aussi le courage de reconnaître un certain nombre de difficultés», a déclaré le chef de l’Exécutif. S’agissant de la récupération des deux présides marocains Sebta et Mellilia, Benkirane a expliqué que ce sujet doit rester loin de toute surenchère politicienne.
«Ce dossier n’est pas gelé mais une solution sera trouvée au moment venu. Mon rôle aujourd’hui est de consolider les relations entre les deux Royaumes du Maroc et de l’Espagne. Cette dernière est un partenaire solide pour notre pays qui dépasse parfois la France dans certains domaines», a conclu le chef de gouvernement.