Les élections de la Chambre des conseillers n’en finissent pas de créer la polémique. A peine le scrutin terminé qu’un scandale sur l’utilisation de l’argent par certains candidats pour acheter les voix de grands électeurs a éclaté au grand jour.
Cette fois-ci, ce n’est pas un parti politique ou encore un candidat malheureux qui dénonce ces pratiques mais ce sont plutôt les ministères chargés du suivi des élections qui remettent le sujet sur le tapis. En effet, la Commission gouvernementale de suivi des élections, composée des ministres de l’intérieur et de la justice et des libertés, a annoncé «avoir appris que certains élus au titre des élections des membres de la Chambre des conseillers sont soupçonnés de crimes électoraux liés à l’usage de l’argent pour l’achat des voix des électeurs».
Mohamed Hassad, ministre de l’intérieur, et Mustapha Ramid, ministre de la justice et des libertés, ont précisé dans ce sens que la justice va statuer sur les cas concernés, conformément aux lois en vigueur. Cette annonce est intervenue quelques heures seulement après que le secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS, majorité gouvernementale), Mohamed Nabil Benabdellah, eut dénoncé dans une vidéo «le recours massif à l’argent» dans les élections de la Chambre des conseillers.
Le ministre de l’habitat et de la politique de la ville est même allé jusqu’à affirmer que ces soupçons ne concernent pas moins de «70% des nouveaux membres» de la Chambre haute du Parlement.
Benabdellah avait déclaré à ALM à la veille des élections que l’utilisation de l’argent sera très présente. «Le vote sera effectué par bulletin secret dans ces élections. Ceci veut dire que l’argent va couler à flots», avait-il dit. Pour rappel, les parlementaires de la deuxième Chambre sont élus par suffrage universel indirect. Autrement dit, ce sont les élus des collectivités et régions qui forment un collège électoral pour élire la majorité des conseillers.
Les résultats finaux du scrutin avaient placé le parti de l’Istiqlal (PI) à la tête du classement suivi par le Parti authenticité et modernité (PAM) alors que le Parti de la justice et du développement est arrivé troisième.
A noter enfin que le Conseil constitutionnel a fixé un délai de 15 jours pour recevoir les recours concernant les élections des conseillers.