Culture

Le Monde de Pipoye: Quand l’autisme embrasse la magie de l’art

© D.R

Ceux qui ont fait la rencontre de Iman Chair, la mère de Pipoye, sont aussitôt tombés sous le charme d’une maman que l’on décrit comme non seulement talentueuse et sensible mais également «courageuse et positive».

Photographe, elle raconte le Monde de Pipoye, artiste autiste aujourd’hui âgé de 17ans. Après plusieurs représentations et conférences à travers lesquelles ils essaient d’initier le public au monde de l’autisme chez l’enfant et aux subtiles frontières entre l’art et l’autisme, ces deux artistes feront escale dans la métropole où ils sont invités le 31 octobre dans le cadre des Rencontres chorégraphiques de Casablanca, à l’Uzine.

«Etre autiste, c’est observer, sentir, écouter, toucher le monde en silence et lorsque l’autiste est agité, lorsque son corps se meut dans tous les sens, toujours dans son mutisme salvateur et au plus profond de lui-même, il ressent l’absurdité du monde». C’est en ces termes que décrit Iman Chair le Monde de Pipoye. Si elle cerne bien ce monde de l’autisme, ce n’est malheureusement pas le cas d’une bonne majorité de Marocains, y compris ceux qui vivent avec.

Dans une action engagée, Iman s’est penchée depuis quelque temps sur l’écriture du scénario du «Monde de Pipoye», un spectacle de danse qui retrace le parcours de son fils de la naissance à l’éclosion artistique. Mis en scène grâce à la chorégraphe Anne-Lise Riscalla du Local D Espace de Danse de Casablanca, le monde où l’on promet irruption est, comme précédemment décrit, aussi silencieux qu’agité. Il est fait de couleurs, de mouvements, de sons et de musique.  «C’est la naissance d’un être différent, c’est la naissance d’un art différent, c’est la naissance de l’art de Pipoye», nous apprend la même source.

Ne vous laissez cependant pas tromper par son très jeune âge. A 17 ans, Pipoye est aujourd’hui un artiste digital de renommée mondiale. «Artiste», comme son entourage se plaît à le décrire, ce jeune Marocain a exposé ses œuvres à la «Soho Digital Art Gallery à New York». Un ouvrage de l’Américaine Debra Hosseini s’est également intéressé à son travail. Intitulé «The Art of Autism» et édité en 2012, ce livre met à l’évidence la sensibilité de cette pointe d’autisme qui fait naître une créativité exceptionnelle. Le jeune artiste ne s’arrête pas là et a même été à l’origine de plusieurs peintures digitales pour personnaliser des iPad et des capots de PC pour le café V.I.P de la FIAC au Grand Palais à Paris. A découvrir.

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