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Le Robert des mensonges

Comment Pierre Robert a-t-il été pris dans les filets de la Salafia Jihadya ? Hasard des rencontres ou stratagème bien ficelé ? On connaît peu de ce parcours qui l’a amené à intégrer un groupuscule aussi méconnu par le passé que dangereux par ses visées et objectifs qui se résument à semer la terreur. On sait qu’à l’âge de 17 ans, il s’était reconverti à l’Islam. On sait également qu’à 31 ans, lui et ses 33 « complices » marocains sont tous présumés liés au groupe islamiste radical de la Salafia Jihadi. Le Français serait « l’émir » de ce groupe. Les cinq attentats quasi-simultanés qui ont fait 45 morts en plein Casablanca seraient son oeuvre. Que s’est-il donc passé entre temps ? Une chose demeure cependant sûre : M. Robert est un homme à plusieurs facettes. Installé au Maroc depuis 1996, il vivait d’un trafic de voitures volées en Europe. Il prenait même le soin de les acheminer lui-même au pays. Ce qui est loin de constituer une qualité dont un bon musulman serait digne. Mieux encore, cet homme plutôt frêle, au visage blême n’était pas signalé en France comme « un islamiste particulièrement dangereux », précise-t-on de sources sécuritaires occidentales, relate l’agence AP. Au sein de la Salafia, on le dit sympatisant, disciple, émir, stratège et même théoricien. Tous ces qualificatifs ne trouvent un quelconque sens que dans l’ordre où ils ont été établis. En l’espace de 5 ans, le trafiquant se meut en émir. Proclamé comme tel d’un groupe salafiste à Tanger en 2001, il fournit les armes et initie les membres de sa cellule aux techniques propres aux guérillas et au maniement d’explosifs. En étroite concertation avec la cellule salafiste de Fès, Pierre Robert travaillait également avec deux recruteurs marocains, Mohamed Ennakaoui, qui avait déjà suivi un entraînement paramilitaire au Liban, et Ali Bousghiri, dans le but d’ « appeler à la révolution et au changement de régime au Maroc et son remplacement par un régime d’Etat islamique ». « Son parcours et ses multiples déplacements d’un pays à un autre correspondaient aux voyages effectués par l’Internationale islamiste », avance le journal français l’humanité. Maintenant, le trafiquant-émir veut rajouter une autre étiquette à sa panoplie de titres. Abou Abderrahmane, l’émir aux yeux bleus, marié à une Marocaine et père de deux enfants, aurait également, et d’après ses propres dires, travaillé pour le compte des services secrets français.

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