ALM : Quelle évaluation faites-vous de l’impact des derniers attentats terroristes sur le tourisme au Maroc ?
Jalil Benabbes Taârji : Généralement le Maroc a été sensiblement moins touché par les effets du 11 septembre que nombreux d’autres pays du pourtour méditerranéen. Par ailleurs, le tassement de l’activité demeure très significatif. Le déficit moyen varie entre 25 et 30%. Un niveau de baisse très important et surtout considérablement pénalisant pour l’industrie du tourisme et de l’hôtellerie en particulier. La moindre perturbation s’avère très néfaste pour notre activité. Je vous donne un élément de comparaison. Une chute de 10 % se sent très durement, que dire lorsque ce taux atteint des proportions doubles, voire triples ?
Qu’en est-il des répercussions des attentats de Jerba en particulier sur le Maroc?
Nous pouvons globalement dire que les répercussions sont marginales. Ceci étant, je pense qu’il faut relativiser essentiellement en ce qui concerne le mois de juin. Evaluer les conséquences de l’attentat de Jerba n’est pas tâche aisée dans les circonstances actuelles .
Et pour cause, ce mois de juin coïncide avec l’organisation de la Coupe du monde et connaît l’élimination de l’équipe française. Une telle situation a une grande influence sur les entrées de touristes en général et des Français en particulier, déçus par l’élimination hâtive de leur pays.
Des actions ont été menées par l’ONMT et les GRITpour soutenir le tourisme national. Quel bilan peut-on en faire ?
Je vais vous donner des chiffres d’une extrême importance. Les baisses enregistrées durant la période allant de septembre à avril ont été respectivement de 15 %, 25%, 50%, 30%, 30%, 25%, 20% et 22% comparativement à la même période de l’année écoulée. En prévisionnel, la chute est supposé atteindre au titre du mois de mai quelque 25 %.
Pour répondre à votre question, il faut dire que les résultats des actions entreprises ne peuvent être mesurés qu’après une période qui varie entre 6 et 12 mois. A court terme, et dans un premier temps, il importe d’agir pour minimiser les effets de la crise qui sévit depuis le mois de septembre. Il faut travailler pour identifier les moyens financiers, humains et de communication pour ne plus être affronté à cette situation. Nous espérons que ce ne soit plus qu’un mauvais souvenir et rien de plus.