Economie

Dossier : L’économie de rente stigmatisée

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«L’édification d’un système économique moderne, productif, solidaire et compétitif, permettant de relever les défis de la mondialisation et du libre-échange », telle est la vision voulue par SM Le Roi Mohammed VI pour l’économie nationale, rappelée dans la feuille de route pour les cinq années à venir. Et cette nouvelle approche, ne peut d’ailleurs être partagée que par une nouvelle génération d’entrepreneurs.
La Fête du Trône a été aussi l’occasion de gratifier cette jeune garde dont l’action s’inscrit dans le sillage de la vision royale. Ainsi, SM le Roi a décoré du Wissam Al Arch de l’ordre de Chevalier Mohamed Bensalah, PDG du groupe « Holmarcom » « régional Air Lines » et « Oulmès Sidi Ali », Aziz Akhnouch, président du Groupe « Akwa Holding, président du Conseil de la région Souss-Massa-Drâa, Mustapha Amhal, président directeur général du groupe « SOMEPI » et membre de la CGEM. Cette reconnaissance des services rendus au pays par cette nouvelle génération d’entrepreneur, vient assurément saluer la confiance placée en leur pays ainsi que le défi de relever les risques inhérents à l’acte d’entreprendre avec un leitmotiv : l’investissement productif.
Les trois présidents, chacun dans son corps de métier, ne ménagent pas d’effort à rendre à l’acte d’investir toute sa noblesse. Finie l’économie de rente. Plus de place au capitalisme de « papa », évoluant à l’abri de parapluies administratifs, corporatifs ou tout simplement dans un univers protégé à l’extrême. En plus, à y regarder de prêt, un message fort, comme celui relevé par Adnane Debbagh, entrepreneur et ex-président de la fédération PME-PMI de la CGEM (cf. entretien ci-contre) est à méditer : «Les corporations sont invitées à s’acquitter pleinement de leurs tâches respectives et de ne pas servir de relais au gouvernement».
Le message est clair, l’allusion faite à la CGEM n’est assurément pas fortuite. Son combat d’arrière garde doit céder la place à une action aussi concrète que créatrice de richesses. Son rôle dans la mise à niveau réelle du tissu productif national afin qu’il soit compétitif et en mesure de faire face à une concurrence ardue des économies bien plus développées est à parfaire.
Dans un discours devant le Parlement, le Souverain avait placé en tête des priorités de l’action du gouvernement la création de l’emploi productif et le développement économique, deux objectifs tributaires de la mise en place d’entités productives de richesses, compétitives et fiables.
Toutefois, comme relevé par le Centre marocain de Conjoncture (CMC), le nouvel élan de croissance relevé souffre d’insuffisances majeures. En tête, le faible impact de la croissance, voire sa stérilité, en matière de création d’emplois.
La faible capacité de génération de nouveaux emplois est ainsi décriée. La restructuration de l’économie pour permettre une croissance plus accélérée des activités secondaires et tertiaires devrait constituer une des priorités de la stratégie à mettre en oeuvre pour atteindre ces objectifs.
« L’emploi est le premier souci de la famille marocaine (…), il représente le remède aux maux sociaux, en particulier la pauvreté et la marginalisation », avait dit le Souverain.
Pour s’attaquer à la plaie du chômage, qui est intimement lié au système d’éducation et de formation, SM le Roi a souligné l’impératif de promouvoir l’investissement, d’encourager l’initiative privée et de créer les conditions propices au travail et à l’auto-emploi, notamment dans les régions. Dans ce sens, les efforts fournis par Jalil Ben Abbas Attâarji, directeur général du groupe « Tikida Hotels » et président de la section de la CGEM à Tensift, ont été reconnus. Il faisait partie des personnalités décorées par le Souverain au même titre que Salwa Qarkri Belkziz, présidente de l’Association des femmes entrepreneurs au Maroc, administratrice directrice générale du groupe « GFI » au Maroc, Youssef Alaoui, directeur général de la société « CICALIM », Abdelmajid Tazlaoui, directeur général-adjoint de la “SAMIR » et Souad Belbachir, membre du Conseil d’administration du groupe bancaire « CFG ».
En face, pour que les efforts des entrepreneurs soient concluants, le vis-à-vis au sein de l’administration doit assurément suivre. Les autorités publiques, dans un souci d’efficacité évident, se sont employées à canaliser les efforts de mise à niveau économique vers les secteurs dans lesquels le Maroc dispose d’atouts et de capacités compétitives suffisantes, notamment le tourisme et les industries d’exportation. Ainsi, en attribuant le Wissam Al Arch de l’ordre de Chevalier à MM. Mustapha Bakkoury, directeur général de la Caisse de Dépôt et de Gestion, Noureddinne Bensouda, directeur des impôts directs et indirects, Said Al Hadi, président du Conseil d’administration « Tanger-Méditerranée », le rôle de l’administration a été reconnu.
Il est désormais acquis que l’effort à fournir est plutôt collectif, loin du corporatisme traditionnel et encore plus des intérêts particuliers.

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