Economie

Temps gris pour la Finagri

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Visiblement, c’est le dialogue des sourds qui règne entre le gouvernement, la CGEM et la Fédération nationale de l’agroalimentaire (FINAGRI) au sujet de l’accord de libre-échange d’Agadir. À l’origine de cette confusion, le déroulement des négociations qui ont abouti à la conclusion dudit accord. Au mois de mai, en effet, la Fédération nationale de l’agroalimentaire avait dénoncé dans un bulletin d’informations, paru dans la revue Alimentarius, porte-parole de la fédération, le fait que l’accord d’Agadir a été conçu et préparé dans le secret absolu, sans consultation des organisations professionnelles. Chose que le ministère du Commerce extérieur réfute en bloc. Ce dernier s’est empressé d’adresser une mise au point, dans laquelle le département de M. Mechahouri explique que l’accord de création de la zone de libre-échange arabo-méditerranéenne a nécessité pas moins de 8 rounds de négociations étalées sur une période de deux années, et ceci, en étroite collaboration avec le secteur privé qui a assisté, précise le ministère, à six réunions préparatoires depuis le début des négociations. Le ministère précise que les organisations professionnelles (CGEM, FCCCISM et ASMEX) ont contribué activement à la préparation du projet d’accord d’Agadir et une lettre interprétant la position du secteur privé a été adressée dans ce sens au ministère en date du 7 mars. La réponse des opérateurs des secteurs agricole et agro-industriel n’a pas tardé à venir. Ces derniers ont affirmé qu’ils n’ont jamais été convoqués pour assister aux réunions citées par le ministère. Ils précisent dans ce cadre qu’aucune correspondance n’est parvenue aux représentants des professionnels. Le principal visé par cette réplique n’est autre que la CGEM, accusée de ne pas jouer efficacement son rôle de relais de communication. Cette polémique cache en réalité une profonde discorde entre les représentants des secteurs agricole et agro-industriels et la CGEM. La mésentente porte sur les modalités d’ouverture des frontières au profit des produits agricoles en prévenance des pays arabes prévues dans l’accord. Des modalités que les professionnels du secteur jugent préjudiciables à leur activité. Reste que cette discorde sur le libre-échange cache le principal litige qui oppose les deux entités, relatif à la problématique de la défiscalisation du secteur agroalimentaire. Les professionnels de cette branche estime, en effet, que leur activité se présente comme un prolongement naturel de l’activité agricole, et qu’à ce titre, doit bénéficier des mêmes avantages fiscaux. Le gouvernement, relayé par la CGEM, ne l’entend pas de cette oreille et compte bien ouvrir l’activité au jeu de la libre concurrence et de la mondialisation économique.

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