L’ailier droit Joaquin a été le héros espagnol du quart de finale du mondial de football contre la Corée du Sud, samedi à Gwangju : excellent sur le terrain, le bambin andalou, 20 ans, a toutefois été celui par qui le malheur est arrivé lors des tirs au but. Larmes aux yeux, mais faisant front devant des dizaines de journalistes malgré sa terrible désillusion, Joaquin Sanchez Rodriguez pouvait mesurer après la rencontre la mince marge qui sépare le héros du responsable d’une élimination. «J’ai essayé de donner ce que j’avais. J’étais en équipe nationale, c’était mon opportunité, mais, bon, j’ai raté ce penalty… je suis le fautif», affirmait-il.
Au début de la saison, l’ailier droit du Betis Séville qui fêtera ses 21 ans en juillet, n’avait encore jamais disputé un match de première division. Déposé un ballon sur la tête de Morientes qui a marqué. L’arbitre a toutefois refusé le but, son juge de ligne lui indiquant que le ballon était sorti avant de revenir en jeu. Une décision que Joaquin n’accepte pas : «Tant de travail, l’envie des Espagnols, tout ça pour rien. On a mis des buts, et maintenant on est éliminé à cause de l’arbitre ». Victime de crampes à l’adducteur droit, Joaquin a terminé en boitant. «J’ai tiré un peu dessus et ça allait mieux», expliquait le joueur, qui a choisi de se porter volontaire pour la séance des tirs au but, à l’image d’un jeune Manuel Amoros au mondial-82 pour la France contre l’Allemagne… à Séville où réside Joaquin.
À la seule différence que Joaquin a failli dans sa mission. «J’ai décidé de tirer. J’étais convaincu que je pouvais le mettre. Personne ne m’a obligé. J’ai simplement dit « coach, je le tire». Je l’ai raté et tout s’est un peu écroulé», expliquait l’attaquant, 4e tireur espagnol, qui a vu son tir stoppé par le gardien Lee Woon-Jae, surnommé le «stoppeur de penalties» dans le championnat coréen. «Je m’arrête toujours un peu dans ma course quand je tire un penalty. Là, je me suis arrêté, il est parti un peu d’un côté puis de l’autre, mais il a bien attendu. Et, après il est parti du bon côté et tu ne peux plus rien y faire».