Wahbi : Il n’y a pas de recette miracle

ALM : Quel commentaire faites-vous des résultats jusque-là réalisés par la boxe marocaine ?
Taïb Wahbi : Il n’y a pas eu de surprises jusqu’à présent. En général, les boxeurs que les observateurs et cadres techniques attendaient ont pu facilement se qualifier aux prochains tours. Pour ce qui est des nationaux, Hicham Nafil a réussi son passage aux 8èmes même s’il avait joué contre une grosse pointure. Pour ce qui est des autres éliminés (NDLR : deux jusqu’à mardi midi), ils n’ont tout simplement pas été à la hauteur. Leurs adversaires ont été plus forts. Vous savez, le niveau d’un tournoi olympique est beaucoup plus élevé que celui d’une compétition nationale, régionale ou africaine. Aux Jeux Olympiques, il n’y a que les meilleurs qui décrochent leurs tickets de qualification. Il n’y a pas de place pour les moins performants. C’est aussi simple que cela.
A votre avis, quelles sont les raisons de l’élimination d’entrée de jeu de Tahar Temsamani, pourtant médaillé de bronze aux J.O. de Sidney?
Comme je l’ai dit plus tôt, il n’y a pas de recettes miracles. Ou l’on prépare à fond son tournoi olympique, et c’est une chose qui commence deux années minimum à l’avance, ou on se laisse aller et on perd toute chance de monter sur le podium olympique. Etre médaillé de bronze à Sidney ne veut pas automatiquement dire que cette même médaille est assurée pour l’édition qui suit, quatre années plus tard.
Sans une préparation sérieuse, il ne peut y avoir de résultat. Depuis 2000, Tahar a pris du poids, ce qui l’a contraint à changer de catégorie. Ce qui ne l’a pas beaucoup aidé à Athènes. Son adversaire de lundi soir a par contre boxé plus d’une vingtaine de fois dans cette même catégorie. C’est ce qui a fait la différence à mon avis.
Comment pouvez-vous évaluer les chances des boxeurs marocains encore en lice ?
Il n’est un secret pour personne que la concurrence est très rude. Il y a traditionnellement deux écoles qui se disputent le grand lot des médailles olympiques en boxe. La première est sud-américaine, tout le monde connaît la force des boxeurs cubains, alors que la seconde est celle de l’Europe de l’Est. Difficile pour les boxeurs africains de concurrencer les disciples de ces deux écoles-là. Mais en tout cas, les Marocains encore en lice conservent bien évidemment toutes leurs chances de qualification. Hicham Nafil, qui joue ce jeudi contre un Khazakh, Tout ce que je peux dire est leur souhaiter bonne chance.
Quelle évaluation faites vous du niveau général de l’arbitrage durant ce tournoi olympique athénien ?
C’est un bon niveau. Jusque-là, les décisions des juges et arbitres n’ont pas été contestées. En tout cas, au sein de la Fédération internationale de boxe, nous faisons de notre mieux pour faire réussir cette édition.

• Propos recueillis par notre envoyée spéciale à Athènes Fadoua Ghannam