Le rendez-vous approche et force est de constater qu’un coureur s’est détaché du lot. Il se nomme… Isidro Nozal (ONCE-Eroski). Rapide comme l’éclair dans le contre-la-montre de Saragosse, un ton en-dessous dans l’ascension vers Cauterets, le jeune Espagnol a repris du poil de la bête, repoussant ses plus dangereux adversaires dans un classement général déjà bien établi. Le Jersey de Oro de 25 ans, de plus en plus estimé en Espagne, n’est pourtant pas le plus acclamé au départ de la 8e étape. A Cauterets, un seul nom est scandé par la foule, celui de Richard Virenque (Quick Step-Davitamon). Le Varois est l’unique représentant Français du peloton et reçoit une vive ovation au moment du départ. Le bon coup se dégage après 36 km de course et est composé de neuf coureurs : Unaï Etxebarria (Euskaltel-Euskadi), Joan Horrach (Milaneza-MSS), Eladio Jimeñez (iBanesto.com), Josep Jufre (Relax-Fuenlabrada), Francisco Lara (Team Bianchi), Denis Lunghi (Alessio), Aïtor Osa (iBanesto.com), Joaquin Rodriguez (ONCE-Eroski) et Constantino Zaballa (Kelme-Costa Blanca). Les difficultés se présentent, mais n’ont aucun effet sur le déroulement de la course et l’écart entre les fugitifs et le peloton reste stable : 8’25 » au sommet d’Aspin, 8’22 » au sommet de Peyresourde et 3’43 » au sommet du Portillon. Il ne reste dès lors plus que l’ascension finale vers Pla de Beret pour faire la différence et les ONCE-Eroski n’ont pas donné un coup de pédale. A l’avant, Joaquin Rodriguez s’est lui aussi épargné un trop dur labeur. Prétextant défendre le Jersey de Oro, l’Espagnol n’a pris aucun relais. Il est donc frais comme un gardon et fort capable d’accompagner Aïtor Osa lorsque celui-ci distance ses compagnons d’échappée à 6 km de l’arrivée. Aïtor Osa et Joaquin Rodriguez effectuent roue dans roue le restant de l’ascension. Néanmoins, Rodriguez ne se contente pas de suivre Osa dans le sprint final. L’état de fraîcheur fait la différence et Joaquin Rodriguez s’impose après avoir sucé les roues pendant 130 km. « Suceur de roue », c’est bien la réputation que va finir par se tailler Rodriguez, déjà vainqueur de la sorte de la 6e étape de Paris-Nice cette saison.