Economie

Dossier : Nakouch : «Nos prestations sont aux normes»

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ALM : Il y a eu des coupures d’électricité dans certaines villes. Quelles en sont les causes ?
Ahmed Nakouch : Tout d’abord je voudrais préciser des choses importantes. Les coupures peuvent être dues à des incidents relevant de la distribution. Dans ce cas, la responsabilité incombe à la société qui assure ce service. Mais quand la perturbation intervient en amont, c’est-à-dire dans la phase du transport, la responsabilité de l’ONE est engagée. C’est ce qui s’est passé lors de la dernière coupure d’une durée de 7 minutes intervenue le lundi 30 août à 14 heures, à Casablanca. Pour le cas de Marrakech par contre, nous ne sommes pas responsable des perturbations enregistrées ces derniers jours. L’ONE assure la phase du transport pour l’ensemble de ses clients. Nos prestations sont parfaitement aux normes.
Certains concessionnaires ont vite pointé du doigt le site de Jorf Lasfar. Problème de délestage ?
C’est faux. Nous n’avons à aucun moment délesté un client. L’incident comme je l’ai dit est dû à un problème de transport et n’a touché que deux quartiers. Le problème d’ailleurs été vite réglé. Aucun distributeur n’a subi de délestage.
La production actuelle couvre-t-elle les besoins du pays ?
La production couvre les besoins du pays. D’ailleurs il y aura d’importantes augmentations de volumes avec la mise en activité de la centrale de Tahardat en mars 2005. Quant à la centrale d’Afourer, elle démarrera progressivement à partir de la fin de ce mois et jusqu’au mois de mai 2005. L’introduction de ces deux éléments améliorera significativement la production nationale.
Le Maroc est-il exportateur ou importateur d’électricité ?
Nous sommes interconnectés avec l’Espagne. Nous sommes d’ailleurs en train de doubler les capacités. Nous importons en général de ce pays quand les prix qui y sont pratiqués sont inférieurs à nos coûts de productions marginaux. Remarquez que l’année dernière, durant la canicule, nous avons eu à exporter vers l’Espagne.
Qu’en est-il de cette assertion selon laquelle l’électricité au Maroc est l’une des plus chères dans le pourtour méditerranéen ?
-Elle n’est plus juste. Il suffit juste de faire une comparaison par segment de client pour s’en persuader. Suite aux importantes baisses accordées aux opérateurs économiques (40% depuis 1998), la différence de prix se situe dans une marge inférieure à 5% avec les pays de la rive nord. Ces pays vivent la même situation que le Maroc qui ne dispose pas de ressources énergétiques qui leurs sont propres. Donc, nous sommes compétitifs par rapports à eux. Quant aux pays de la rive sud, non seulement ils continuent encore de subventionner les prix mais aussi ils disposent des ressources primaires. Ils sont nettement plus compétitifs que nous, mais les prix pratiqués ne reflétant pas la réalité du marché. Quant aux ménages marocains, ils bénéficient de prix inférieurs à ce qui se passe dans toute l’Europe.
L’augmentation des prix des matières premières ne pése-t-elle pas sur les coûts ?
Cette année, nous achetons la tonne de charbon à 85 dollars. L’année dernière, le plafond se situait entre 35 et 40 dollars. A raison d’une consommation annuelle de 5 millions de tonnes, il y a eu un surcoût de 200 millions de dollars en l’espace d’un exercice. Mais, il faut le dire, ces hausses n’ont pas été répercutées sur le consommateur.
On remarque que le programme d’électrification rurale avance à grands pas après une phase de stagnation. Quelle est votre recette?
Le programme d’électrification rurale a connu plusieurs accélérations depuis sa mise en place en 1996. La dernière en date intervient suite au discours de SM le Roi qui a fixé l’achèvement de cet important programme pour l’horizon 2007. Notre plan d’action passe d’abord par la mobilisation du financement nécessaire (17 milliards de dirhams), et la mise en place des logistiques pour les appels d’offres, les passations de marchés ainsi que différentes procédures indispensables pour mener à bien le chantier.
Comme annoncé, l’année 2005 sera-t-elle celle de la libéralisation?
-Il faudra d’abord qu’il y ait une loi qui passe par le conseil de gouvernement et le Parlement. Je pense que si le vote intervient en 2005, nous passerons à la concrétisation courant 2006.
Ne craindrait-on pas de vivre un scénario à la Californienne ?
Dans le projet soumis au gouvernement, nous avons beaucoup tenu en compte le problème de la sécurité de l’approvisionnement.
L’approche s’est inspirée de ce qui se passe ailleurs et des différents scénarios en particulier la crise californienne. L’ONE est l’opérateur leader du secteur et par conséquent devra s’adapter à la nouvelle donne et être conforme aux directives de la nouvelle loi.

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