Chroniques

Périscope : Mascarade

© D.R

Hallucinant ! L’Agence internationale de l’énergie atomique tient sa réunion annuelle. On dira plutôt que les membres de cette vénérable institution ont le culot de tenir leur sacrée conférence générale annuelle. En se rassemblant pour la circonstance à Vienne, les représentants des 136 États membres de cette agence onusienne ont l’audace de prétendre à une quelconque existence de celle-ci. Soit, ils y croient dur comme fer, soit ils aspirent à faire croire que l’AIEA possède un rôle et un poids sur la scène internationale. L’on garde toujours en mémoire les images de sa respectable représentation en Irak, à sa tête le directeur général de la maison, Mohamed El-Baradaï, détalant comme des lapins à la veille de l’invasion américaine. La mission de l’AIEA en Irak avait alors évacué les lieux, en dépit de son constat que l’Irak ne représentait pas de menace et malgré son opposition à une intervention militaire. Une telle tournure aurait, en principe, entraîné la démission pure et simple des représentants de l’AIEA en Irak, voire de l’ensemble de l’agence. Hélas, rien de cela ne se produira. Tout comme l’Onu ou les institutions similaires en voie de disparition, l’AIEA préfère tout simplement exister, au prix fort de l’avalanche d’humiliations dont elle a fait l’objet et en attente de ce qui va inéluctablement suivre. Les attributions de l’AIEA veulent que les pays signataires du Traité de non-prolifération nucléaire, entré en vigueur en 1970, lui déclarent et placent sous son contrôle leurs programmes nucléaires, en vue d’assurer le respect de leur engagement de ne pas développer les armes tant convoitées. Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, à savoir les États-Unis, la Russie, l’Angleterre, la France et la Chine, restent les seules puissances nucléaires reconnues. Quiconque tente de développer un programme nucléaire, ne serait-ce qu’à usage civil, se voit par conséquent taper sur les doigts. L’Iran vient d’être mis en demeure, dans ce contexte, et risque de subir le même sort que son voisin l’Irak. Même s’il obtempère, l’Iran est depuis longtemps dans le collimateur que tout le monde connaît. La Corée du Nord également. Sauf que celle-ci dispose d’atouts, ou d’un arsenal plus important. Chose qui force le respect qui lui est d’honneur. Mais voilà que parmi les pays ayant cherché à développer l’arme nucléaire et ayant fait les frais de leur « transgression », on décèle un auguste intrus. Israël, qui d’autre que lui. L’État hébreu, qui n’est d’ailleurs pas signataire du Traité de non-prolifération nucléaire, a en sa possession de quoi réduire en cendres la région entière. Il n’a jamais été inquiété et l’on doute qu’il le soit un jour. Bonne réunion.

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