Société

Pour un assainissement agricole

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Hier, le ministre de l’Agriculture avait rendez-vous avec les membres de la Commission des secteurs des productions à la Chambre des représentants. L’ordre du jour comportait l’examen de plusieurs projets de lois et un certain nombre de sujets dont l’accord de libre-échange entre le Maroc et les Etats-Unis et ses répercussions sur l’agriculture marocaine.
Les membres de la Commission ont également examiné le projet de loi relatif à la cession de certaines terres agricoles ou à vocation agricole, propriété privée de l’Etat, à leurs exploitants d’une manière régulière. Ainsi que le projet de loi relatif aux coopératives agricoles créées par des personnes ayant bénéficié de terres domaniales ou de parcelles de terres créées sur d’anciens domaines fonciers collectifs.
Concernant la cession des terres agricoles, Brahim El Hasnaoui, député istiqlalien d’Azilal et président de l’Union général des agriculteurs marocains (UGAM), rappelle que les agriculteurs bénéficient de ces terres (ni vendues, ni louées par l’Etat) depuis les années 60-70. A l’époque, le gouvernement a tout simplement autorisé 23.000 agriculteurs à exploiter des terres appartenant à l’Etat. Aujourd’hui, il est question de leur vendre ses terres.
En moyenne, chaque agriculteur a obtenu une terre d’une superficie de 5 hectares. Au fil des années, plusieurs problèmes sont apparus. El Hasnaoui cite l’exemple de la succession. Lors du décès d’un agriculteur bénéficiaire, c’est l’un de ses héritiers qui reprend l’exploitation de la terre. « Mais dans bon nombre de cas, les héritiers ont du mal à se mettre d’accord sur le successeur », explique El Hasnaoui. Par ailleurs, bon nombre d’héritiers rechignent à exploiter la terre ainsi héritée. Et ce pour plusieurs raisons, essentiellement celle ayant trait au métier de l’héritier sans aucun lien avec le monde agricole.
Tout cela a donc poussé les députés à exiger que la vente des terres doit se faire selon des critères précis, assurant une certaine sérénité au secteur agricole. En clair, pour pouvoir acheter une terre exploitée, l’agriculteur doit répondre à des critères de sérieux et de professionnalisme.
Pour ce qui est de l’opération Sodea et Sogeta, El Hasnaoui a souligné que le ministère doit assurer un maximum de sérieux dans l’élaboration du cahier des charges. En d’autres termes, « le clientélisme doit être combattu par la transparence », poursuit-il. « Quitte à ce que l’ouverture des plis soit réalisée publiquement », propose El Hasnaoui.
Mohand Laenser a été également interpellé sur le dossier de l’accord de libre-échange entre le Maroc et les Etats-Unis. « Bien évidemment, nous ne demandons pas que la période de protection du marché agricole marocain soit prolongée au-delà de 2015 », rassure El Hasnaoui. Toutefois, il exige que le ministère mette en place une « réelle politique de mise à niveau du secteur agricole pour qu’en 2015, nous soyons capables d’affronter une agriculture comme celle des Etats-Unis ».
L’une des propositions faites par le président de l’UGAM, « est d’interdire purement et simplement la qualité d’agriculteur aux non-professionnels ». Malheureusement, aujourd’hui, il suffit d’avoir un peu d’argent pour se lancer dans l’agriculture. D’où l’urgence de créer, à l’instar de plusieurs pays, des centres de formation agricole.

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