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Bahreïn : l’ouverture mise à mal

Le Centre bahreïni des droits de l’Homme a été dissous mercredi par un arrêté émis par le ministre du Travail et des Affaires sociales, Majid Al-Alaoui, qui l’a accusé dans un communiqué de « s’être adonné à des activités contrevenant à la loi sur les associations de 1989 ». « C’est un point noir » dans le processus de réformes à Bahreïn, a déclaré à l’AFP le président du Centre, Nabil Rajab. Il a affirmé que son association allait « poursuivre ses activités (…) car nous n’avons pas besoin d’une autorisation pour travailler dans le domaine des droits de l’Homme ». La dissolution de l’organisation est intervenue peu après l’arrestation du vice-président du Centre, Abdel Hadi Al-Khawaja, placé lundi en détention pour 45 jours sous l’accusation d' »incitation à la haine contre le régime », selon le Parquet. M. Al Khawaja avait été interpellé samedi après avoir donné une conférence sur la pauvreté à Bahreïn dans laquelle il avait accusé les responsables du royaume d' »abus de pouvoir ». Le club culturel « Al-Oraba », qui avait accueilli la conférence à Manama, a été temporairement fermé par les autorités. « Critiquer le Premier ministre est un droit légitime (…) et j’estime que ces mesures marquent la fin du projet de réformes que nous soutenons avec force », a commenté M. Rajab. Le processus d’ouverture politique a été lancé sous la houlette du roi Hamad Ben Issa Al-Khalifa, qui a accédé au pouvoir à la mort de son père en mars 1999.
Les mesures prises par le gouvernement contre le Centre bahreïni des droits de l’Homme « ne se justifient pas », a indiqué, pour sa part, le président de la plus grande formation de l’opposition chiite, cheikh Ali Salmane. « Les déclarations faites par un membre du Centre auraient pu être traitées dans le cadre de la loi, sans arrestation ou escalade », a ajouté le cheikh, qui dirige l’Association de l’Entente nationale islamique. Selon lui, il s’agit d’un « pas en arrière » et d’une « indication très négative » sur l’avenir des libertés dans le pays, où les partis, à l’instar de ce qui se passe dans les autres monarchies du Golfe, ne sont pas tolérés. Le chef d’un groupe politique de gauche, Abdel Rahman Al-Nouaïmi, a évoqué « une erreur » de M. Al Khawaja qui serait, selon lui, à l’origine des mesures prises par le gouvernement. Il a toutefois qualifié la réaction de celui-ci d' »exagérée ». « Je crains que le gouvernement n’ait établi un calendrier pour limiter les libertés », a encore dit M. Nouaïmi, président de l’Association de l’Action nationale démocratique. Le Centre dissous était, avec l’Association bahreïnie des droits de l’Homme (ABDH), l’une des deux ONG actives à Bahreïn.
« Le gouvernement était obligé de prendre cette mesure (…) après l’avoir averti à plusieurs reprises » contre des infractions à la loi sur les associations, a déclaré à l’AFP le ministre du Travail. « Il a été autorisé comme un centre de formation en matière des droits de l’Homme, mais il a commencé à s’adonner à des activités politiques, et d’une manière inacceptable », a-t-il ajouté. « Nous n’avons pas l’intention de limiter les libertés, mais il faut en même temps que la loi soit respectée », a affirmé le ministre.

• Mohamed Fadhel (AFP)

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