Des centaines, voire des milliers d’enfants maliens et burkinabès sont exploités par des maîtres coraniques des deux pays dans les rizières de la localité de Niono, environ 350 km au nord de Bamako, rapporte la presse malienne du lundi.
Dans un article intitulé «Les damnés des rizières», l’auteur écrit que «les gosses sont soumis à une exploitation sauvage, voire à un esclavage qui ne dit pas son nom».
Venus pour la plupart du Burkina Faso et de la région malienne de Mopti, 600 km au nord de Bamako, pour apprendre le Coran, les enfants de 7 à 18 ans, appelés «talibés», passent le plus clair de leur temps dans les rizières, a-t-il indiqué. «L’enseignement coranique ne se limite pas seulement à apprendre à un enfant le Livre saint. Il ne faut pas hésiter à le soumettre aux différentes épreuves de la vie», plaide dans cet article un maître coranique malien qui «loue» les enfants à un grand exploitant agricole.
Selon la même source, un marabout burkinabè, est arrivé dans la région avec «près de cent enfants» qu’il a envoyés travailler dans les rizières. Après une campagne, il aurait construit une maison, épousé quatre femmes et effectué deux pèlerinages à la Mecque. Certains enfants ont affirmé travailler « sans relâche dans les plaines» pour 1.000 f.cfa (1,5 euro) par jour, qu’ils doivent «reverser intégralement» à leur maître. S’étonnant que personne ne se soit ému de cette exploitation «massive» des enfants, la presse estime que la lutte contre le trafic transfrontalier des enfants «ne dispense pas d’enquête sur les autres scandales qui frappent des êtres sans défense». Les autorités préfectorales de Niono affirment quant à elles avoir «les mains liées» par un vide juridique pour faire face à ce phénomène. Le Mali a ratifié toutes les conventions internationales sur les droits et le travail des enfants.