Le mois d’août prend fin ce samedi. Sa fin signifie la clôture de la période estivale. Si cette dernière est synonyme de vacances, de détente, de repos et de divertissements, elle est également le pendant de retrouvailles avec tous les membres de la famille, les vieux amis et les proches à travers tout le territoire national. C’est aussi la période des fêtes familiales, des mariages et du parcours des territoires beaux et diversifiés de la mère-patrie.
Dans ce sens, l’exemple le plus tangible est le flux des Marocains résidents à l’étranger. La saison de l’été, pour cette frange qui s’est expatriée de la société, rime avec un come-back aux sources, aux traditions, dans les bras de leurs familles et de leur pays. Un mois de fête. D’un autre rythme de vie, dormir à une heure tardive la nuit et se réveiller tard la journée. Mais, passés ces jours de vacances, le glas sonne pour ce délicieux et nostalgique mois. Toutes les bonnes choses ont une fin. Il faudra repartir. Quitter les siens. Reprendre la route et retourner dans le pays d’accueil pour la reprise du travail. Un dur «au revoir», au moment de quitter le bercail familial, mais indispensable. Un départ pour onze mois de dur labeur, des heures supplémentaires, du réveil à l’heure et des problèmes du transport, notamment le métro.
Mohamed, 46 ans, résident dans la région parisienne, depuis plus de vingt ans, à un moment où le pays de Molière n’avait pas encore installé les procédures sévères des visas et les lois draconiennes sur l’immigration, souligne que la reprise du travail est généralement très difficile. «Après tout un mois dans une atmosphère caractérisée par la chaleur familiale, les moments de joie avec les amis d’enfance et les proches, vient le retour. Une séparation qui est vraiment dure. Mais on n’a pas le choix. Si j’avais trouvé un travail au Maroc, me permettant de subvenir aux besoins de ma famille, je n’aurais pas quitté mon pays», affirme Mohamed, en précisant que chacun des Marocains résidents à l’étranger avait une raison pour quitter le Maroc. Et si les raisons diffèrent, ajoute-t-il, l’objectif est le même. Ils se sont expatriés, ils ont dû faire face à un défi multiple, celui de se faire une situation, de construire un avenir pour leurs enfants, dans un pays qui n’est pas le leur.
Mohamed indique que ses vacances sont toujours programmées au Maroc. Il procède de la sorte pour permettre à ses quatre enfants de maintenir le contact avec leur pays natal et d’avoir une solide connaissance de notre langue, de notre culture, de nos traditions et de notre religion. Une question d’identité. «S’ouvrir sur les autres d’accord mais il faut préserver son identité», dit-il.
Dans l’Hexagone, à l’instar du reste de la communauté marocaine, il ne pense qu’au mois d’août. Et une fois au Maroc, il aimerait que cette période de vacances dure le plus longtemps possible, qu’elle soit interminable. Au moment du départ, les larmes coulent dans les yeux des membres de la famille. Elles reflètent la dureté de la séparation. Seule consolation : un nouveau rendez-vous est donné dans onze mois.