Chroniques

Hors-jeu : Le comité provisoire des gaffes

L’affaire Boulami a sonné le glas pour le comité provisoire de la fédération d’athlétisme. Une fois encore Mohamed Aouzal s’est fait piéger par son incompétence et son manque de savoir-faire en se plaçant dans le collimateur de la fédération internationale d’athlétisme. L’IAAf qui a adressé une note confidentielle au comité provisoire dans laquelle elle l’informe du contrôle antidopage positif de Boulami a été surpris que cette information soit rendue publique par le comité provisoire. La fédération internationale l’a fait savoir d’une manière explicite en publiant un communiqué dans lequel elle regrette ce comportement pour le moins incompréhensible : l’athlète Boulami et la fédération marocaine ont été informés du résultat du prélèvement de manière confidentielle. L’athlète a immédiatement demandé, comme le droit l’y autorise, à ce que l’échantillon «B» soit analysé avant de confirmer le test positif. De manière regrettable, la fédération marocaine a jugé bon de publier un communiqué de presse confirmant l’analyse de l’échantillon «A» avant que l’échantillon «B» ne soit analysé.».
La gifle de l’IAAF est d’autant plus percutante que cette institution a tenu à rappeler «clairement» que Boulami n’est pas considéré comme ayant enfreint les règles contre le dopage tant que l’analyse du deuxième échantillon n’a pas confirmé le résultat du premier. C’est dire que l’IAAF défend mieux les droits du Marocain Boulami que le comité provisoire de la fédération marocaine d’athlétisme. La honte dans toute sa douleur. Mais il est vrai que l’on ne peut rien attendre d’un comité provisoire qui gère l’illégalité sinon de cumuler les gaffes. Non seulement il a dépassé les délais qui lui sont impartis, mais il a réussi la gageure d’installer une ambiance délétère dans l’athlétisme national. À tel point que chacun des athlètes a commencé à accuser l’autre de dopage en multipliant les médisances hors de nos frontières.
Le président du comité, M’hammed Aouzal, a fait mieux que la polémique des athlètes en jetant en pâture aux médias un compatriote sans lui accorder la présomption d’innocence. Ce qui a fait plaisir à une agence de presse internationale qui s’est ingéniée à semer la suspicion en prenant à témoin l’athlète Hicham El Guerrouj.
L’AFP, pour ne pas la nommer souligne dans une dépêche qu’El Guerrouj était le premier à douter de la capacité d’un athlète de 29 ans à progresser de sept secondes en un an. La lice est bue jusqu’à la lie grâce à la rapidité de tir d’Aouzal et compagnie qui en diffusant une information confidentielle, ont donné un coup dur à l’athlétisme national. Maintenant quel que soit le résultat de la contre-expertise, l’image de l’athlétisme national sera profondément ternie. Toute la discipline a été dopée par l’incompétence des dirigeants et l’insouciance d’un ministre de tutelle qui se complait dans son fauteuil de simple observateur.

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