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Transmission : La jeunesse solidaire

La jeunesse marocaine, notamment celle des quartiers populaires, sait se mobiliser, elle l’a encore prouvé samedi dernier en organisant une série d’initiatives dans plusieurs cités pour les enfants scolarisés les plus démunis. Cet exemple montre un visage de cette jeunesse, que l’on oculte trop souvent.
En effet, il est fréquent d’entendre parler de la résignation de ces jeunes, de leur désir obsessionnel de quitter le pays, au péril de leur vie, de leurs incivilités, de leur désespoir… et tout cela est souvent vrai, il serait pourtant juste aussi de parler de tous ces jeunes de milieu modeste, issut de «hays» ou de «derbs» où la vie ressemble à un combat, de tous ceux qui veulent s’en sortir (et qui s’en sortent) par les études, le sport, le travail… Il est une valeur dont on aurait pu craindre qu’elle ne disparaisse chez les nouvelles générations, face à la dureté de la vie : la solidarité. Or il n’en est rien, même mise à mal, elle demeure ancrée chez ces jeunes qui savent se mobiliser pour plus démunis qu’eux, qui savent, au quotidien, dans leurs relations de voisinage faire preuve de dévouement et qui aujourd’hui expriment leur envie de s’investir dans le mouvement associatif.
Ils en ont d’autant plus de mérite, qu’ils pourraient être tentés par le «chacun pour soi» face à leurs conditions de vie. Ceci étant dit il n’en demeure pas moins que bien trop souvent c’est le «système D» qui prévaut : alors bien sûr, la solidarité spontanée, l’entraide naturelle sont à préserver à tout prix car ce qui rend humaine l’atmosphère qui règne dans les quartiers populaires, c’est aussi une spécifité -qui alliée à la convivialité- caractérise les Marocains.
Quant à la solidarité sur le long terme, dont ces jeunes sont capables et qu’ils veulent développer, il est nécessaire de lui offrir un cadre, de la «canaliser» de lui permettre de déboucher sur autre chose. Ce cadre, me semble-t-il, peut-être représenté par les mouvements de jeunesse, les associations; or la culture associative est encore peu ancrée chez ces jeunes (il n’en sont pas responsables car on les a trop souvent fait douter de toute forme d’engagement), il est donc urgent de leur offrir ces perspectives. En respectant, bien évidemment, leur volonté d’indépendance.

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