Comme s’il n’était pas concerné, ce jeune homme, âgé de vingt-six ans, se tient au box des accusés avec un sourire permanent aux lèvres. Le président de la Cour lui explique qu’il risque une lourde peine. Mais, il continue à sourire tout en regardant de temps en temps vers l’assistance.
Nous sommes à la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca. H’dayra, c’est son surnom, joue sans aucun doute le malin pour faire croire à la Cour qu’il est dans un état psychique anormal. Mais, loin de là, puisque ses voisins ont déjà affirmé aux policiers, lors de l’enquête, qu’il n’était jamais malade ou anormal.
H’dayra ne nie pas son crime de meurtre. Au contraire, il confirme à la Cour qu’il l’a commis avec préméditation et guet-apens. Il précise avoir décidé de mettre fin à la vie de son voisin, Saïd, âgé de vingt-huit ans, célibataire et sans profession.
«Il me traitait d’homosexuel», explique-t-il comme pour justifier son crime. Les témoins attestent que ce n’était pas vrai, mais que le mis en cause est un jeune très agressif qui n’épargnait personne de ses sautes d’humeur agressives.
«Il n’hésitait pas à faire du mal à n’importe quelle personne du quartier. Il suffit qu’il soit sous l’effet de la drogue. Il n’épargnait même pas ses parents», assure l’un des voisins qui ajoute avoir déjà porté plainte contre le mis en cause.
H’dayra poursuit devant la Cour qu’il s’est armé d’un couteau pour surprendre son voisin d’un seul coup. L’avocat qui le soutient explique qu’une personne normale ne cherche pas à aller vers la peine de mort. C’est la raison pour laquelle l’avocat de la défense plaide pour que le mis en cause soit interné dans un hôpital psychiatrique.
Verdict : Jugé coupable pour homicide volontaire avec préméditation et guet-apens, le mis en cause a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle.
