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Violence contre le personnel médical : Le ministère de la santé promet des poursuites judiciaires

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Le flux important des patients dans les hôpitaux est souvent à l’origine des agressions qui sont majoritairement perpétrées lors des délais d’attente, vu la grande charge de travail des infirmiers et médecins et leur incapacité à répondre aux besoins de tout le monde.

Les agressions contre le personnel médical sont devenues monnaie courante.  Ces derniers jours, plusieurs cas ont été enregistrés dans des Centres hospitaliers. Des attaques ont été perpétrées contre le directeur du Centre hospitalier de Salé, une technicienne en radiologie médicale au service des urgences à l’Hôpital des spécialités (CHU Hassan II de Fès) ainsi qu’une infirmière des urgences du CHU Ibn Sina de Rabat. Le phénomène a pris de l’ampleur ces dernières années. Ces «dépassements» vont de l’insulte à l’agression physique. «Les agressions verbales sont tellement nombreuses qu’il est impossible de les quantifier. Quant aux agressions physiques, il faut faire la distinction entre celles qui sont graves qui donnent lieu à des poursuites judiciaires et celles qui sont moins graves et acceptables. C’est le cas par exemple d’un patient qui pousse un médecin.

Pour ce second type, on dénombre en moyenne une agression physique par jour», signale un responsable au CHU de Fès.  A noter que les auteurs de ces agressions sont les malades ou les personnes qui les accompagnent. C’est principalement le personnel exerçant au niveau des services des urgences qui en est victime. Des médecins et des infirmiers vivent le calvaire la nuit, en se retrouvant face à des individus armés. «Outre les urgences, le phénomène est également présent au niveau du centre de consultations externe du CHU et au niveau des laboratoires», signale notre source.  Le flux important des patients dans les hôpitaux est souvent à l’origine des agressions qui sont majoritairement perpétrées lors des délais d’attente, vu la grande charge de travail des infirmiers et médecins et leur incapacité à répondre aux besoins de tout le monde.

Cette situation stressante déclenche l’agressivité des patients.  Comme le fait remarquer notre source, il faut aussi   relever la méconnaissance de la part des patients du rôle du CHU en matière de soins prodigués et qui a pour conséquence qu’ils optent davantage pour les CHU que les autres structures hospitalières. «Normalement ce sont les soins tertiaires et quaternaires qui doivent être admis au CHU, c’est-à-dire les formes de soins qui peuvent inclure une opération complexe, telle qu’une neurochirurgie, une chirurgie cardiaque, une transplantation, des soins en néonatologie, en psychiatrie ou en oncologie, des soins intensifs, des soins palliatifs et de nombreuses interventions médicales et chirurgicales complexes. Cela dit, bon nombre de patients arrivent aux urgences pour des soins primaires», explique ce responsable au CHU. Ce dernier estime que pour que la situation soit gérable et absorber ce flux important il faut une collaboration entre les CHU, les hôpitaux et les centres de santé.  Mais si la tension monte et que la situation dérape, c’est aussi à cause des conditions d’accueil des patients, découlant elles-mêmes des conditions de travail dégradées des soignants. En effet, de nombreux citoyens justifient cet état de fait par le mauvais accueil au niveau des hôpitaux et par la qualité des soins prodigués. Les patients attendent plusieurs jours, sinon des semaines, voire des mois afin d’obtenir par exemple un rendez-vous pour un scanner.  Pour faire face à ce phénomène qui est de plus en plus fréquent, les professionnels revendiquent un renforcement des mesures de sécurité, notamment en mobilisant  davantage d’agents de sécurité et d’agents de police. Notons que le CHU de Fès a déjà pris des mesures pour faire face aux débordements. Ainsi, le patient doit être accompagné par une seule personne.  Signalons que le ministère de la santé a condamné ces «agressions répétitives» contre les professionnels de santé et  a décidé de poursuivre en justice les agresseurs. La tutelle a affirmé, dans un communiqué, condamner fermement ces «comportements ignobles et irresponsables», soulignant avoir pris des mesures procédurales pour la poursuite des auteurs de ces actes, dans le cadre de son soutien aux cadres de la santé, victimes de ces agressions flagrantes.

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