La ville du détroit vit jusqu’au 17 mars à l’heure du 19ème Festival national du film, qui coïncide avec la célébration du 60ème anniversaire du cinéma marocain.
«Ce festival revêt plusieurs sens et symboles particulièrement en cette période», a indiqué le ministre de la culture et de la communication, Mohamed Laâraj, en marge de la cérémonie inaugurale.
Le ministre a souligné l’importance du rôle du Centre cinématographique marocain (CCM) dont les attributions devraient s’élargir avec la mise en application du projet de loi relatif à sa réorganisation. «Nous nous engageons à accompagner le CCM dans son développement jusqu’à ce qu’il atteigne le niveau escompté», a ajouté M. Laâraj.
Les travaux de cette édition sont marqués par la projection d’une cinquantaine de films, dont trente sont en compétition : quinze longs-métrages et autant de courts-métrages. Cette compétition officielle s’est ouverte par la projection de «L’appel», premier film de Mariakenzi Lahlou. La jeune réalisatrice et scénariste a jeté son dévolu sur l’actrice Boutaïna El Fekkak pour interpréter le premier personnage féminin dans ce court-métrage d’une durée de 23 mn.
Le film met en scène une femme d’une trentaine d’années à la recherche de ses parents. Son long périple la mène dans une sorte de prison militaire dans les tréfonds de l’inconnu et où les détenus sont soumis aux pires châtiments. C’est là qu’elle fait connaissance avec un souffleur de verre, qui lui propose de l’aider à retrouver ses parents. Interprété par Ahmed Marzouki, ancien détenu du célèbre bagne de Tazmamart et qui fait son apparition au cinéma, ce souffleur de verre va lui imposer, à la grande surprise de la jeune femme, du travail répétitif et usant. L’inconnu essaie ainsi de lui faire comprendre l’impossibilité de sa quête.
Présidé par la curatrice d’art et de cinéma libanaise, Rasha Salti, le jury du long-métrage, cimposé de sept membres, n’aura pas la tâche facile pour départir les quinze films retenus. Parmi lesquels figurent «Apatride» de Narjiss Nejjar, «Le papillon» de Hamid Basket, «La voix du désert» de Daoud Aoulad Sayed, «Jahilya» de Hicham Asri, «Razzia» de Nabil Ayouch, «Lahnech» de Driss Mrini, «Volubilis» de Faouzi Bensaid et «Larmes de sable» d’Aziz Salmy. Alors que les cinq membres du jury du court-métrage, dirigés par le réalisateur et scénariste marocain Mohamed Mouftakir, auront à choisir entre quinze films, dont «Scénario» de Rachid Zaki, «Petit clair de lune» de Rachid E Ouali, «Yara Zed» de Hamza Atifi, «Yto» de Noureddine Ayouch et «Le Retour du roi Lear» de Hicham El Ouali. La fête ne fait que commencer.