Société

Petits commerces, gros soucis

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S’agirait-il d’une grave problématique sociale en perspective ? Ils sont plus de trois millions à exercer le métier de petit commerçant. Propriétaires de boutiques, ou ce qu’on appelle communément (Lehri ou Pisri), ces commerçants ont, depuis un demi-siècle, accompagné les citoyens dans leur vie quotidienne, notamment dans les quartiers peuplés et défavorisés.
Ils étaient toujours mêlés aux habitants en tant que voisins et fournisseurs de produits et d’aliments ménagers. Nombreuses sont les familles qui continuent de s’approvisionner grâce au petit carnet de crédit chez l’épicier du coin. Or depuis plus d’une dizaine d’années, les choses ont commencé à mal tourner avec l’installation des grandes surfaces et autres supermarchés. De nos jours, «nos souffrances ne font qu’empirer », soulignent des membres de l’association Alwahda des commerçants professionnels de Derb Soltane El-Fida. « Non seulement à cause de la propagation des grandes surfaces, mais également à cause du phénomène des marchands ambulants et des taxes exorbitantes qui ont été imposées au commerce interne en général. Cela va sans parler des augmentations alarmantes des prix de l’électricité. Résultat: l’activité socio-économique s’est recroquevillée à un degré inimaginable», expliquent les commerçants membres de l’association.
Les réunions avec les différents responsables officiels ont souvent lieu, mais, outre les concertations et les discussions, rien de concret n’a jamais résulté de ces rencontres.
Il faut dire que la situation sociale de cette catégorie de citoyens laisse à désirer.
De 60à 70 % des commerçants sont analphabètes, 30 % ont plus de 50 ans d’âge, car ils travaillent depuis l’indépendance. Ils ont fait vivre leurs familles sans jamais rien demander à l’Etat, au contraire, c’est eux qui payaient régulièrement des redevances fiscales. Ils ne disposent pas de couverture sociale, ni médicale. Aucune perspective de crédits spécifiques, ni de mise à niveau du secteur durant près de 50 ans. Mais d’un autre côté, l’Etat ne pourrait pas endosser la responsabilité de cette situation, comme l’a expliqué un fonctionnaire de la wilaya. Il va falloir que ces commerçants s’organisent pour mettre sur pied une nouvelle structure qui prend en compte les changements imposés par l’évolution des activités commerciales de façon générale. Ce n’est qu’après qu’ils pourraient demander un quelconque soutien pour qu’ils survivent à la forte concurrence. Il s’agit, en d’autres termes, de surmonter les entraves à l’investissement, de former les commerçants, d’organiser l’espace commercial, d’améliorer les conditions de financement, de moderniser les infrastructures, de redynamiser les institutions représentatives et d’optimiser les charges.
Cependant, certains d’entre ces commerçants avaient senti la pluie à l’avance et ont vite fait de créer des supérettes, alors que d’autres ont été mouillés, faute de moyens.

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