Impliquer les enfants

Le thème central de ce rapport est : la participation des enfants. Des dizaines de millions d’enfants du monde entier se sentent très éloignés des institutions politiques et n’ont guère confiance dans leur gouvernement, affirme l’UNICEF à travers ce rapport plaidoyer. «La situation des enfants dans le Monde 2003» examine en profondeur la participation des enfants et dans quelles mesures on permet aux enfants et aux jeunes de participer d’une manière constructive à la solution des problèmes qui les concernent.
Cette participation est essentielle, affirme le rapport, dans la mesure où elle prépare les enfants aux responsabilités qu’ils devront assumer quand ils seront adultes. La meilleure voie pour bâtir une société unie. Le rapport insiste sur le rôle de la famille en tant que cadre idéal pour l’apprentissage et la pratique de la participation. C’est au sein de la famille que sont vécues les premières expériences démocratiques pour chacun des membres et particulièrement les enfants.
Le rapport constate par ailleurs que les organismes et autorités qui oeuvrent en faveur des enfants se passent généralement de l’opinion des bénéficiaires de leurs projets. Une attitude qui risque de conduire à des conséquences néfastes. A titre d’exemple, ce qui s’est passé au Royaume-Uni durant les années 80 et 90. Des enquêtes ont démontré que le personnel des maisons pour enfants, institutions créées pour protéger les enfants contre leur propre famille, avait systématiquement maltraité et agressé sexuellement leurs pensionnaires.
Il a été déduit suite à ces enquêtes que ces pratiques avaient atteint une pareille dimension parce que les victimes n’avaient pas droit à la parole. Les enfants ont besoin d’une information qui soit adaptée à leur niveau particulier de développement intellectuel et qui doit être disponible en temps utile. L’accès à l’information, poursuit le rapport, est une question de survie dans bien des situations, et son caractère d’urgence est rendu aujourd’hui des plus manifestes par l’épidémie du VIH-SIDA et les idées fausses que se font très souvent les jeunes de cette maladie ravageuse.
L’UNICEF considère que la participation des enfants reste hésitante et inégale et n’a pas encore été vraiment évaluée bien qu’il y ait des expériences et des initiatives prometteuses que le rapport met en exergue.
La participation des enfants dans le processus de préparation et aux travaux de la Session Extraordinaire de l’A.G. de l’ONU consacrée aux enfants reste l’une des plus intéressantes qui démontre que les enfants sont capables de relever les défis. Au Maroc, plusieurs initiatives ont été lancées depuis le début des années 90, comme le Parlement de l’enfant, les clubs d’enfants du Ministère de la Jeunesse et de la Ligue Marocaine pour la Protection de l’Enfance, les conseils municipaux de l’enfant, les comités juniors et les mouvements du scoutisme qu’il convient d’évaluer et d’encourager pour assurer une réelle participation des enfants.
Plus encore, l’insistance de S.M. le Roi en personne à chaque occasion pour s’occuper davantage des enfants et l’implication directe et effective de SAR la Princesse Lalla Meriem dans le domaine de la protection de l’enfance témoignent de la place qu’occupe l’enfance dans notre pays.