Davos : La lutte contre la pauvreté qui prime

Terrain de jeu du gotha économique de la planète, la réunion de Davos a pris des allures de forum du développement, et les initiatives en tous genres s’y sont bousculées, en particulier en faveur de l’Afrique.
Les pays riches ne peuvent plus ignorer les pressions publiques en faveur d’une solidarité plus active, « si insistantes qu’aucun gouvernement, aucun homme politique, aucun dirigeant dans le monde ne peut plus se permettre de les ignorer », a souligné le ministre britannique des Finances, Gordon Brown.
Ainsi mercredi, le président français, Jacques Chirac, a présenté ses propositions de taxe internationale pour financer l’aide au développement. Elles ont eu moins de succès que la facilité financière internationale, défendue à Davos par son concepteur, le ministre britannique des Finances, Gordon Brown, et fortement soutenue par le chancelier allemand Gerhard Schröder.
Tour à tour, le Premier ministre britannique, Tony Blair, l’ex-président américain Bill Clinton, le chanteur Bono et Bill Gates, patron de Microsoft et l’homme le plus riche du monde, ont encouragé jeudi l’élite économique et politique à se joindre à la lutte contre la pauvreté et les pandémies (sida, paludisme).
Pour ne pas être en reste, l’Organisation mondiale du commerce (OMC), bête noire des altermondialistes réunis au même moment à Porto Alegre (Brésil), s’est présentée cette année à Davos sous un jour social, son directeur général, Supachai Panitchpakdi, assurant que « les accords commerciaux sont un des moyens de réduire la pauvreté ».
Mais les avancées du cycle de négociations commerciales de Doha, porteur d’espoir pour nombre de pays émergents, sont bien poussives. « Il reste peu de temps et nous sommes encore loin », a constaté samedi le Commissaire européen Peter Mandelson, après une réunion informelle d’une vingtaine de ministres, en marge du Forum.