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La microfinance perd-elle sa clientèle ?

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Baisse de 4,07% d’emprunteurs actifs et un repli de 8,56% des prêts débloqués à fin février 2019

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887.815 emprunteurs actifs dont 453.074 hommes et 434.741 femmes ont été recensés à fin février.

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Environ 95.043 prêts de microcrédit ont été débloqués à fin février représentant un encours total de 1,09 milliard de dirhams, soit une baisse de 8,56% en nombre et une hausse de 6,95% en valeur. Ces évolutions contrastées ont été relevées dans le dernier tableau de bord établi par le Centre Mohammed VI de soutien à la microfinance (CMS) dans les données de quatre associations de microcrédit (AMC), en l’occurrence Atil, Amos, Tawada et Micro-nord.

En l’absence d’une veille sectorielle permanente, les statistiques fournies par le Centre sont, à ce jour, les seules données actualisées relatives à la microfinance. Le Centre dont la mission porte sur la formation du personnel des AMC, la promotion de la micro-entreprise et l’appui à la commercialisation, tente par le biais de son observatoire de consolider les réalisations des associations partenaires donnant ainsi un avant-goût de ce qui peut être la microfinance au Maroc.

Au titre des deux premiers mois de l’année, l’encours global des microcrédits au Maroc s’élève à 6,82 milliards de dirhams, en progression de 2,07% par rapport à la même période de l’année précédente. Cet encours est composé de 5,005 milliards de dirhams de prêts individuels, de 1,70 milliard de dirhams de prêts solidaires, et de 113,39 millions de dirhams de prêts accordés aux TPE. Leur évolution en glissement annuel n’est pas déclarée. La décomposition de l’encours total des microcrédits par zone géographique fait ressortir un encours de 4,75 milliards de dirhams dans le milieu urbain contre 2,07 milliards de dirhams dans le milieu rural.

Le bilan dressé au titre des deux premiers mois de l’année est mitigé. Il laisse croire que le secteur perd sa clientèle. A fin février, l’observatoire du Centre Mohammed VI de soutien à la microfinance solidaire  a recensé 887.815 emprunteurs actifs dont 453.074 hommes et 434.741 femmes. Cet effectif est en constante baisse. Le repli observé à fin février est estimé à 4,07%.

De ces emprunteurs actifs, on relève 3.592 TPE (+95,86%), 327.096 emprunteurs solidaires (-8,21%) et 557.127 emprunteurs individuels (-1,79%). La répartition géographique donne la part belle au milieu urbain qui compte 588.263 emprunteurs (-2,96%) contre 299.552 autres en zones rurales (-6,16%). Il est à rappeler que la microfinance est un vecteur d’inclusion financière et sociale par excellence et pourtant son développement se fait à un rythme ralenti. De nouvelles perspectives se tracent pour le secteur, notamment avec le relèvement du seuil maximal du microcrédit de 50.000 à 150.000 dirhams. Une ouverture qui rétablit, certes, la confiance en ce secteur qui peine depuis des années à se redresser. Du côté des opérateurs, les attentes sont ambitieuses. Toutefois, leur concrétisation dépend de la finalisation du dispositif juridique qui cadrera l’activité et tracera de nouveaux périmètres d’intervention.

L’adoption imminente de son décret d’application dissipera le flou autour de ce secteur financier qui adresse une population importante aussi bien en milieu urbain que rural. L’entrée en vigueur de la nouvelle loi n°85-18 dotera l’ensemble des parties prenantes de plus de visibilité. Le nouveau texte juridique insufflera un nouvel élan à cette activité et appuiera les dispositions de la stratégie définie à l’horizon 2022. Avec l’élargissement du montant du microcrédit, la microfinance accueillera de nouveaux clients, notamment la très petite entreprise dont le manque de ressources financières constitue une entrave majeure à son développement. L’amélioration de cet accès garantira aux petites unités productives croissance et pérennité. Ainsi, la nouvelle configuration du secteur renforcera l’ancrage de la microfinance dans le paysage financier et contribuera à l’émergence de nouvelles activités génératrices de revenus.

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