Suite au premier rapport d’instruction sur la catastrophe de l’usine AZF à Touluse, Greenpeace a réaffirmé l’urgence d’adopter les «Dix principes de Bhopal» sur la responsabilisation des entreprises industrielles.
Pour l’association, si l’enquête a permis de comprendre ce qui a provoqué l’explosion du 21 septembre dernier, elle laisse de nombreuses questions en suspens, sur ce que devrait être le fonctionnement d’une entreprise responsable. Notons que Greenpeace a publié, en marge d’une réunion préparatoire au Sommet de la Terre de Johannesburg, un rapport intitulé «Crimes Industriels» où elle propose dix principes pour mettre fin au « terrorisme industriel ».
Ce rapport s’appuie sur 37 cas (1) d’agression de multinationales contre la santé et l’environnement, dont quatre concernent TOTAL FINA ELF. Les dix principes énoncés offrent aux gouvernants une base pour construire une législation qui empêcherait, à l’avenir, que se reproduise la tragédie toulousaine. L’article 7 vise à prévenir l’influence des entreprises sur les gouvernements. Selon l’association, Il est particulièrement pertinent dans le cas de Toulouse, où les élus locaux et les gouvernements successifs (certains par collusion, d’autres par soumission au chantage à l’emploi) ont persisté dans une même politique d’aveuglement sur les risques industriels du pôle chimique. Le principe 5 appelle à promouvoir la participation citoyenne et le droit à l’information. La sécurité et les choix de production ne doivent plus être discutés sur des base comptables par les actionnaires, mais associer les salariés et les populations concernées. Le principe 9, quant à lui, exige la mise en oeuvre des principes de précaution et de prévention.
Ces principes ont été totalement bafoués à Toulouse où une chimie du phosgène et du chlore, deux produits chimiques mis en accusation depuis longtemps, coexiste avec une forte densité de population et des activités incompatibles (zones commerciales, couloir aérien). Enfin, le principe 10 rappelle la nécessité de mettre en oeuvre un développement propre et soutenable, et interroge sur les activités mêmes du pôle chimique : engrais chimiques, armement, conquête spatiale.













