Chroniques

Hors-jeu : L’avenir des Rajaouis

Le public rajaoui est très exigeant. C’est une vérité qui date depuis des lustres. Mais on sait depuis longtemps que l’excès de passion se transforme en une colère aveugle qui nuit beaucoup au club. Les supporters rajaouis le savent très bien puisqu’ils ont la contestation dans le sang qu’ils manifestent à chaque fois que leur club est en difficulté. C’est normal sauf que, dans la plupart des cas, le public est infiltré par des gens trop excités qui veulent la tête de tout le monde y compris le comité et la direction technique. D’ailleurs aucun des comités successifs du Raja, depuis l’époque de Maati Bouabid et Semlali, n’a échappé à ces dérapages.
Feu Abdelkader Lokhmiri ne disait-il pas, en guise de boutade que le Raja ressemble à un Parlement où les débats sont souvent houleux ? La démocratie est bonne quand ses règles sont respectées par un esprit sportif dénué de toute réaction revancharde ou d’ambition démesurée. Ce qui se passe autour du Raja, depuis sa défaite face au Zamalek en finale de la coupe d’Afrique, est un peu surdimensionné.
Quand on connaît les conditions dans lesquelles ce match a été joué par les Vert et Blanc, on défie quiconque de sortir indemne d’un terrain qui ressemble plus à un champ de bataille qu’à un stade de football. Les supporters, les dirigeants et la presse égyptiens, sont connus par leur folie footbalistique jusqu’à confondre un match avec la guerre d’octobre. Ceci étant, et comme l’a déclaré le président du Raja, être vice champion africain n’est pas donné à tout le monde surtout pour une équipe jeune qui a tout l’avenir devant elle. Il est vrai qu’en championnat, le club bidaoui traîne en queue de peloton, mais il faut savoir que le cumul des matchs retard affecte la bonne marche d’un club. Nous ne défendons aucun membre du comité.
Nous essayons de défendre le Raja avec ses joueurs, ses supporters et son comité quand ce dernier affiche une gestion saine et transparente. Il ne faut pas trop dramatiser la situation du club car on est sûr que s’il arrive à gagner les deux matchs en retard, tout ce branle-bas sera oublié de sitôt. Car avec six points de plus dans son escarcelle, le Raja se retrouverait parmi le peloton de tête. C’est dire que rien n’est encore perdu pourvu qu’on dépassionne les débats, que certains enterrent la hache de guerre et qu’on laisse les joueurs travailler dans la sérénité. Quant à l’entraîneur, il faut admettre que seuls le temps et les résultats peuvent le limoger.
En attendant, il faut laisser la latitude au comité de prendre une décision sur son compte. Ce faisant même le comité doit rendre des comptes, mais comme il est de coutume, on juge les gens selon leur bilan en fin d’année et non au début de la saison. Il reste que les supporters organisés dans une association, ou les adhérents ont toujours un droit de regard sur la gestion du club. Mais il ne faut pas pour autant qu’ils rentrent dans les détails pour piétiner les prérogatives du comité ou de l’entraîneur. Cette situation ne peut qu’envenimer les choses, déstabiliser les joueurs et créer un climat de suspicion lourd de conséquences.

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