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Modèle de développement : Où trouver l’argent ?

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Le CESE estime le besoin en dizaines de milliards de dirhams, introuvables pour le moment

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Rien que pour la création des PME «en vue d’un choc entrepreneurial au Maroc», les besoins estimés par le Conseil se chiffrent à «50 milliards de dirhams» à raison des 10 milliards de dirhams/an.

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Alors que les résultats de la commission spéciale démarrent dans les prochaines heures, le financement du prochain modèle de développement commence à se poser avec acuité. La dernière contribution du CESE remet sur la table la question puisque le besoin en financement est pour le moins faramineux en comparaison avec la situation des finances publiques. Rien que pour la création des PME «en vue d’un choc entrepreneurial au Maroc», les besoins estimés par le Conseil se chiffrent à «50 milliards de dirhams» à raison des 10 milliards de dirhams/an. La question qui se pose aujourd’hui est la suivante: comment trouver autant d’argent? Les responsables du Conseil proposent de répartir le montant «entre contribution du budget et garanties publiques aux prêts bancaires». Autrement, il est question de répartir l’effort financier entre des transferts du budget probablement avec plus d’impôt et la création d’un fonds de garantie avec une aggravation de la dette. Le hic, c’est que le taux d’imposition au Maroc est l’un des plus élevés dans la région. Aussi, l’une des conclusions phares des dernières Assises sur la fiscalité montre une pression accrue sur certaines catégories socioprofessionnelles (fonctionnaires et salariés) sachant que l’élargissement de l’assiette fiscale est actuellement plus un vœu pieux qu’une véritable orientation stratégique pour les années à venir.

Reste la dette. A ce niveau, la marge de manœuvre est d’ores et déjà limitée puisque la dette publique (à ne pas confondre avec la dette du Trésor) dépasse les 80% du PIB (Produit intérieur brut). Aussi, la méthode des fonds de garantie est déjà utilisée par l’Etat avec des résultats mitigés. Il est vrai que le futur modèle de développement ne sera pas une stratégie ou un plan avec des grilles budgétaires et une ventilation de fonds rigides mais les programmes qui vont en découler nécessiteront à coup sûr un financement important. Or, le pays est déjà engagé sur des projets importants nécessitant des budgets conséquents. C’est le cas notamment pour la régionalisation, la réforme du système éducatif et le développement des infrastructures.

Rien que le plan national de l’eau nécessitera des centaines des milliards de dirhams durant la prochaines années. Dans le détail, le coût financier estimatif de ce plan, fruit d’efforts conjugués de divers départements ministériels et organes compétents, dans le cadre d’une approche participative et d’un large processus consultatif, avoisine les 383 milliards de dirhams pour les trente prochaines années. Bien évidemment, une grande partie des fonds proviendra du soutien public. Ceci ramène à la question initiale: où trouver l’argent pour financer toutes les ambitions? En dehors de la dette qui s’approche des lignes rouges et les recettes de l’Etat qui restent limitées jusqu’à nouvel ordre, la piste de la réduction des budgets de fonctionnement de l’Etat reste aujourd’hui la seule alternative plausible.

Contribution

Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) vient de dévoiler sa contribution au chantier de réflexion autour du nouveau modèle de développement, un rapport de 155 pages, fruit d’un large processus de concertation et d’une démarche participative, avec 58 acteurs et parties auditionnés et plus de 5.800 citoyens sondés. A travers ce rapport, le CESE entend donner une lecture des limites qui peuvent expliquer «l’essoufflement» du modèle actuel, proposer les grands choix du nouveau modèle, tout en préconisant une liste non exhaustive d’actions de portée stratégique, concrètes et complémentaires aux mesures prévues par les institutions publiques concernées.

Le rapport capitalise sur les travaux de différents acteurs institutionnels ayant traité ce sujet, y compris les précédents rapports et avis publiés par le CESE. Il met en exergue également les conclusions des débats ayant émaillé les auditions et ateliers organisés par le groupe de travail chargé de l’élaboration de la contribution du CESE au nouveau modèle de développement. Dans sa présentation de ce rapport, le CESE souligne que ce document a été réalisé selon une approche réaliste et ambitieuse, en tenant compte des changements rapides et forts de la société et des mutations économiques, sociales, technologiques et environnementales à l’œuvre à l’échelle internationale. Il y rappelle également que cette contribution s’inscrit dans la dynamique suscitée par le discours de SM le Roi Mohammed VI appelant à repenser le modèle de développement pour le mettre en phase avec les évolutions que connaît le pays.

Sur la base de l’analyse du modèle de développement actuel et de ses insuffisances, le CESE a pu identifier les faiblesses structurelles qui empêchent la concrétisation de l’ambition collective pour proposer une série de recommandations à même d’adresser ces faiblesses. Il recommande à cet effet d’adopter et de concrétiser de nouvelles inflexions à travers neuf grands choix qui définiront le nouveau modèle de développement et permettront d’atteindre l’ambition collective selon une approche méthodique et participative.

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CSMD : Les auditions aujourd’hui

Les membres de la CSMD (Commission spéciale pour le modèle de développement) vont procéder à partir d’aujourd’hui 2 janvier à l’écoute des premiers invités incluant les institutions et les forces vives de la nation. Il s’agit notamment des partis politiques, les syndicats, le secteur privé et les associations.

Les responsables promettent déjà un esprit d’ouverture et de construction commune. Pour rappel, cette décision avait été prise lors de la réunion plénière de la commission tenue à l’Académie du Royaume autour de la nature des interactions de la commission avec la société civile.

Cette écoute large et ouverte vise à recueillir les contributions et les avis des parties sollicitées en vue de l’élaboration d’un modèle de développement. Concrètement, les responsables annoncent la mise en place d’une plate-forme digitale permettant de recevoir et de collecter les contributions et les idées soumises par les citoyens afin d’enrichir le débat et de partager les expériences et les réflexions. Plus encore, la Commission spéciale sur le modèle de développement projette d’organiser des rencontres sur le terrain afin d’écouter les citoyens et les différentes composantes de la société marocaine.

Il faut dire que la réunion plénière de la commission a permis à ses membres d’échanger autour de la nature des interactions de la CSMD avec les différents acteurs de la société marocaine.

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