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Éditorial : Le Roi fédérateur

Ce qui s’est passé vendredi au Parlement est tout simplement extraordinaire . Il a suffi d’un discours royal, magistral par son courage politique et ses pertinentes références au Coran et aux hadith, pour rassembler modernistes et traditionalistes, en guerre depuis plus de deux ans. Une guerre larvée sur la réforme du statut de la femme qui avait donné lieu à deux gigantesques marches antagonistes. A tel point que le plan d’intégration a été mis dans les oubliettes pour que le conflit perdure par médias interposés sur les travaux de la Commission consultative chargée de la révision de la Moudawana. Chacun des deux camps, islamistes et modernistes, essayait d’influer sur cette commission pour qu’elle cède à ses pressions. Ce qui n’a pas été fait puisque SM le Roi Mohammed VI suivait de très près les travaux de cette Commission en l’alimentant régulièrement de ses directives. Un travail de longue haleine qui a entretenu le secret et le suspense, aussi bien chez les féministes que chez les conservateurs jusqu’à ce vendredi béni de Dieu. L’arbitrage du Souverain en tant qu’Amir Al Mouaminine a permis à la commission de concilier le respect des préceptes de l’Islam avec l’Ijtihad de la modernité. Une formule royale où l’intelligence n’a heurté ni les sensibilités conservatrices des uns, ni les idées réformistes des autres. Un savant dosage de politique et de religion qui a mis sur la même longueur d’ondes aussi bien les adeptes de la réforme que les islamistes du PJD et d’Al Adl Wal Ihssan. C’est à juste titre d’ailleurs que plusieurs observateurs avertis marocains et étrangers n’hésitent pas à parler de révolution. Il se trouve même un journaliste français qui n’a jamais porté le Maroc dans son coeur a osé dire du bien de cette réforme. Jean-Pierre Tuquoi, du quotidien Le Monde, en l’occurrence, a tiré son chapeau de polémiste attitré pour le tronquer par un autre louant les bienfaits du nouveau Code de la famille. C’est une autre révolution de ce média français et surtout de notre ami Tuquoi qui découvre la réalité du terrain en venant au Maroc au lieu de puiser ses informations dans les ragots. Il a été certainement influencé par les propos de la coqueluche de la presse étrangère, Nadia Yassine, qui trouve que cette réforme est une lecture intelligente des textes sacrés. D’ailleurs, cette femme, intelligente et bien éduquée, a eu au moins le mérite de nous formuler sa satisfaction sur cette reforme tout en s’accrochant à certaines idées préconçues de sa mouvance. Mais l’essentiel est que toute la société marocaine, qu’elle soit civile ou politique, s’est trouvée rassemblée autour d’une solution Royale dans tous les sens du terme. D’autant plus que le Souverain a soumis pour la première fois dans l’histoire du Maroc, une reforme de la Moudawana, à l’appréciation du Parlement. C’est dire combien SM le Roi tient à associer son peuple par le biais de ses représentants, à toutes les décisions cruciales comme celle du Code de la famille. C’est dire aussi que le chef de l’Etat est déterminé à aller de l’avant dans la démocratisation et la modernisation du pays.

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