Culture

Le Pentagone prépare sa guerre médiatique

Révolu le temps où la fameuse CNN était la seule chaîne de télévision qui a pu traverser les frontières de l’Irak pour livrer l’information au monde entier. Dix ans plus tard, et spéculant sur l’éventuel éclatement d’une guerre qui semble inévitable, les journalistes de plusieurs chaînes ont déjà commencé à préparer leurs stratégies de couverture de l’évènement. L’armée américaine aussi : le Pentagone compte ainsi inviter 500 journalistes et photographes pour accompagner les forces militaires dans un éventuel conflit armé avec l’Irak. Déjà, 58 journalistes américains ont suivi un entraînement physique et théorique d’une semaine dans l’armée. Le but est de leur enseigner les rudiments militaires et ainsi les laisser accéder au front plus facilement. Outre l’encadrement logistique, les Américains comptent bien contrôler le travail de ces journalistes aventuriers.
Le Pentagone a indiqué, dans un communiqué, que les journalistes qui accompagneront les forces américaines, en cas de guerre en Irak, auront obligation de ne rien révéler sur les opérations militaires sensibles. C’est le chef d’état-major américain, Richard Myers, lors d’une intervention devant la presse, qui a pris le soin de préciser que « des journalistes américains et étrangers seront incorporés avec certaines de nos troupes. Et bien sûr il y aura des règles établies pour les empêcher de révéler des questions opérationnelles sensibles ». Et d’ajouter : « Il faudra suivre ces règles et si elles sont trahies », les journalistes récalcitrants seront exclus des forces américaines. La liste de ce que ces journalistes de guerre ne doivent pas faire est longue. Il sera interdit à ces journalistes de donner, sans accord, « des informations sur les engagements en cours » ou futurs, ou sur des mouvements et des dispositions « qui pourraient mettre en danger la sécurité des opérations ou des vies », de photographier des prisonniers, de donner des renseignements trop spécifiques sur des unités. Le chef de l’état-major de l’armée US s’est dit confiant, quant à la capacité des officiers commandant les unités sur le terrain de faire respecter ces règlements.
Au-delà du caractère restrictif de l’opération, la décision d’intégrer des centaines de journalistes américains et étrangers marque un revirement substantiel dans la stratégie médiatique de couverture des guerres du gouvernement américain.
Le secrétaire américain à la Défense, Donald Rumsfeld, a expliqué, à cette occasion, que cette décision a été prise parce que « nous croyons qu’il est de l’avantage d’un pays libre d’avoir une presse capable de rendre compte, dans la mesure où c’est humainement possible, de ce qui se passe effectivement ». D’autant plus que cette intégration, selon le ministre, ne devrait pas gêner les mouvements des unités militaires : « Ce ne sera pas un fardeau pour les troupes ». Faisant la comparaison avec l’Afghanistan, où la presse a été restreinte par les militaires américains, Donald Rumsfeld a reconnu « ne pas avoir été heureux de la couverture de la presse, surtout internationale ». On se demande s’il le sera cette fois ci !

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