Chroniques

Label marocanité : Le message de Mohammed VI

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Le déplacement de Sa Majesté le Roi en Espagne, pour assister aux cérémonies marquant le premier anniversaire des événements survenus le 11 mars 2004, est un geste puissant à l’égard des Espagnols. Mais c’est aussi une réponse vigoureuse à ceux, comme le Néerlandais Frits Bolkestein, qui, au lendemain de l’assassinat de Theo Van Gogh, apostrophait impertinemment «le Roi du Maroc » pour qu’il «se prononce contre l’extrémisme musulman » et de «montrer clairement que son pays ne veut pas être un exportateur d’assassins».
Dans ce voyage, le Souverain allie l’acte irréprochable au verbe grave de son discours du 28 avril 2003. Il y dénonça les auteurs des actes terroristes comme «d’ignobles scélérats qui ne peuvent en aucune manière se réclamer du Maroc ou de l’Islam». L’affliction madrilène concerne les Marocains autant que la blessure casablancaise. Pas parce que les terroristes furent, entre autres, Marocains. Pas parce que le forfait fut perpétré au nom de l’Islam, mais parce que, en matière de terrorisme, il ne peut, il ne saurait y avoir de condamnation, pas plus de commémoration, à géométrie variable.
Le 11 mars ibérique et le 16 mai marocain reposent sur les mêmes logiques. Ils ne posent pas les mêmes questions. Mais tous deux interrogent la marocanité et l’im(é)migration. Depuis une dizaine d’années, l’immigration est devenue comme un cheval de Troie pour les aficionados du terrorisme. C’est précisément le Maroc qui, le premier, fut le théâtre d’une action qui allie terrorisme et immigration. Rappelons-nous l’attentat de Marrakech en 1994! C’était la première fois qu’un pays allait être touché par le terrorisme venu de l’extérieur dont les acteurs sont puisés dans la «deuxième génération» algérienne ou marocaine.
Déjà le mode opératoire était similaire à ce qui se fera, plus tard, à Madrid, à Casablanca ou à New York : plusieurs équipes (quatre à cinq en général). Plusieurs cibles : Casablanca, Fès, Tanger et Marrakech). Plusieurs symboles : le juif, le tourisme, l’autorité, et les moeurs.
La même volonté de provoquer le maximum de victimes et de chaos. En France, l’affaire «Kelkal», en 1995, sera la première action terroriste impliquant des jeunes des quartiers et accomplissant leurs forfaits sur le sol hexagonal. Cet épisode conduira la police française à repenser, de bout en bout, son organisation en matière de lutte anti-terroriste, de renseignements et d’infiltrations. Marrakech et Kelkal étaient certes liés à l’actualité algérienne. Il n’empêche qu’historiquement ces deux événements scelleront le début de la rencontre chimique entre l’immigration et la menace terroriste.
Depuis, c’est la métastase. Excepté l’Allemagne, aucun pays d’Europe, hébergeant une immigration musulmane, n’est épargné : la Hollande, la Belgique, l’Italie, l’Espagne, sans compter Londres, surnommée «Londistan» pour son laxisme.Une seule main ne peut applaudir. Elle peut à la limite gifler. C’est pourquoi, dans la lutte contre le terrorisme, il est impérieux que l’Europe et les pays du Maghreb allient leurs actions. C’est sans doute le sens le plus saillant du déplacement royal.

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