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L’université otage de promesses non tenues

Le Syndicat national de l’Enseignement supérieur ( SNESup) a décidé, à l’issue d’une réunion de son Bureau national d’observer une grève générale de 72 heures, les 18, 19 et 20 mars. Selon un communiqué du Syndicat, ce mouvement de protestation a pour but d’amener le gouvernement à satisfaire les revendications des enseignants -chercheurs, notamment en ce qui concerne le règlement de leurs indemnités, revendication qui a fait l’objet d’un accord entre le Syndicat et le gouvernement, le 5 septembre dernier.
Le plus curieux, c’est que cet accord est intervenu une semaine avant le lancement de la campagne électorale pour les législatives pour lesquelles Najib Ouariti Zerouali, ministre de l’Enseignement supérieur à l’époque, était candidat au nom du Rassemblement national des Indépendants.
Cela dit, le SNESup a également fait part, dans son communiqué, de sa volonté de radicaliser ses mouvements de protestation au cas où le gouvernement ne répondrait pas positivement à ses revendications. Selon des dirigeants du SNESup, ce nouveau recours à la grève est la conséquence de la non-tenue des promesses gouvernementales, annoncées le 22 février.
Un rassemblement s’est tenu début mars à l’Ecole Hassania de Casablanca, auquel ont participé deux membres du Bureau national du syndicat, dont la secrétaire nationale Zoubida Guédira. Celle-ci s’est enquise des préoccupations des enseignants-chercheurs et du climat qui règne au sein de l’université. Dans ce même élan de surenchères, une conférence est prévue à Casablanca. Elle doit porter sur la réforme universitaire, notamment en ce qui concerne les dispositions juridiques en cours portant sur l’autonomie des universités et le statut de l’enseignant– chercheur. Force est de constater cependant que derrière cette affaire, il n’y a pas seulement l’aspect purement syndical.
Probablement, avec l’approche de la date limite du mandat du Bureau national actuel, la pression monte d’un cran, et la surenchère politique partisane devient monnaie courante, surtout de la part des courants radicaux, islamistes soient-ils ou appartenant à l’une des strates de la gauche radicale. Car, au vu de l’accord de principe annoncé par le ministre de l’Enseignement supérieur, Khalid Alioua, et de la Primature, tout portait à croire que la situation allait évoluer vers plus de calme et moins de tension, mais voilà que le bruit de grève s’annonce à l’horizon; et ce alors que l’année scolaire universitaire tend à sa fin. Bien entendu, une perception globale de ce dossier nous mène droit à une déduction sur la connotation politique partisane de cette grève et de la stratégie d’escalade adoptée par certaines parties pour peser sur les nouvelles donnes du prochain congrès du SNESup. Inutile de rappeler à cet effet la constitution d’une commission ministérielle tripartite composée de représentants des Finances, de la Fonction publique et de l’Enseignement supérieur chargés de trouver les modalités d’application de l’accord précité et des 700 millions de dirhams que coûte son budget.
A cet acquis s’ajoute, selon M. Alioua, la signature d’un arrêté concernant les nouveaux critères de promotion dont pourraient bénéficier, de manière rapide 20% de chaque catégorie d’enseignants. Mais est-ce suffisant pour empêcher la tempête?

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