Chroniques

Hors-jeu : Un culot de mauvais aloi

Apparemment, la commission de la FIFA quitte notre pays avec un préjugé favorable . L’accueil était chaleureux et le comportement du public lors de la demi-finale de la coupe du Trône exemplaire. Même les infrastructures visitées ont laissé une impression positive. Si l’association 2010 se comporte comme il se doit, il n’est pas de même pour les autres acteurs directement ou indirectement impliqués dans l’objectif marocain, à savoir l’organisation d’une phase finale de la coupe du Monde. En fait, tous les Marocains sont impliqués. Les instances sportives le sont encore plus. A la fin de sa tournée, la Commission de la FIFA a tenu une conférence de presse à Marrakech pour informer les journalistes nationaux des retombées de son inspection. Seulement, les confrères ne savaient pas qu’ils allaient être désagréablement surpris. Ils se sont retrouvés devant une mini-conférence chronométrée avec une interlocutrice très spéciale. La chargée de communication, à la manière des pros, a informé les confrères présents qu’ils ne disposaient dans leur totalité que d’un quart d’heure pour poser leurs questions. Arrangez-vous, leur a-t-elle lancé, et mettez-vous d’accord à propos des questions que vous allez poser de façon collective. La découverte, voire l’innovation, de madame chargée de communiquer consiste à éviter que les journalistes ne se répètent et posent les mêmes questions. Tous les confrères présents allaient apprendre pour la première fois de leur vie ce que voulait dire le mot informer, grâce à la Dame en question. Certains confrères, vétérans, ont réagi sur-le-champ en faisant comprendre à la dame en question qu’ils avaient peut-être raté leur vocation, mais ils ne l’ont découvert qu’après trente ans de carrière. La chargée de communication est allée même jusqu’à expliquer aux journalistes que certaines de leurs questions présentent des dessous de nature politicarde qui risquent d’irriter les membres de la commission de la FIFA. Or le comble de l’ironie, c’est que les membres de l’association 2010, en tout cas leur représentant sur place, ont fait savoir aux confrères qu’ils pouvaient poser les questions qu’ils voulaient. S’il est vrai que les petites fantaisies font les grandes carrières, le contexte 2010 exigeait un certain respect à l’égard des journalistes qui ont quitté leurs rédactions et se sont dirigés vers Marrakech pour être à la hauteur de ce qu’ils considèrent désormais comme un défi : l’organisation par notre pays du Mondial 2010. Même si les confrères sont loin d’avoir le même niveau de savoir communiquer que la Dame de COM, ils savaient que les membres de la commission ne se prononceraient pas à propos d’une décision qui revenait à la FIFA en dernier lieu et suite à leur rapport et aux rapports des autres commissions chargées de s’exprimer sur les autres candidatures. La Dame de COM, elle, ignore certainement que le savoir (faire ou parler) ne s’hérite pas, il se conquiert.

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