Le duo De Niro-Keitel pour une super-production européenne

A Malaga et Madrid, où sont tournées depuis début avril la plupart des scènes du film, tous les moyens d’une super-production sont réunis: casting prestigieux (Geraldine Chaplin, Kathy Bates, Gabriel Byrne, John Lynch…), limousines, loges mobiles climatisées, gigantesques projecteurs, figurants et assistants innombrables.
Petit brin de femme énergique, Mary McGuckian, la réalisatrice, court de l’un à l’autre, toujours souriante malgré le stress du tournage. Depuis 10 ans, elle porte le projet de ce film qui plongera les spectateurs dans le Pérou du 18ème siècle, au temps de l’Inquisition.  Sur le pliant brodé à son nom, De Niro reste impavide tandis que l’on rectifie les plis de son lourd costume d’archevêque et retouche son maquillage. Le comédien tourne trois jours par semaine, du vendredi au dimanche. Le reste du temps, il est à New York. Son jet privé fait la navette.  Ce jour-là, il tourne à la cathédrale de Malaga une homélie devant cinq cercueils, l’une des scènes clef du film.  Cette fois, Robert de Niro est entouré de deux jeunes comédiens, la Belge Emilie Dequenne et le Français Samuel Le Bihan, un rien impressionnés par ce voisin légendaire. Dans "Le Pacte des Loups", ils étaient sur le point de se marier, "Le Pont du roi Saint-Louis" les réunit sous les traits du comte et de la comtesse d’Abuirre.  Tous deux ont retrouvé sur le tournage un troisième larron français, Dominique Pinon, dandy de son excellence le vice-roi du Pérou.  Adaptation fidèle d’un roman éponyme de Thorton Wilder, Prix Pulitzer 1928, le film s’ouvrira de la même manière: "Le vendredi 20 juillet 1714, à midi, le plus beau pont du Pérou se rompit et précipita cinq voyageurs dans un gouffre".