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Boujemâa Achefri médite en couleurs

© D.R

Dans un livre dédié à Feue Fatima El Mernissi

            Boujemâa Achefri
             Auteur marocain

Les yeux peuvent tromper. L’idée se dégage de l’intitulé du nouveau livre «L’œil et l’oubli, réflexions esthétiques autour des expériences artistiques» (Tome I) de son auteur marocain, Boujemâa Achefri. Une publication que l’écrivain, également critique, dédie à Feue la sociologue, Fatima El Mernissi «en tant que fragrance ou rêve imperceptible mais sempiternel».
Pour mettre en avant le caractère trompeur des yeux, l’auteur, qui approche les expériences artistiques de neuf artistes-peintres de par le monde, exalte dans la préface de son livre : «en pleine noirceur, un corps va vers une certaine lueur émanant d’un raie. Une main essuie la noirceur pour que la lueur se propage». «Il existe une question titubante : est-ce que la marche vers un objet est un accès au monde ou un retrait de cet univers ? Il y a une complicité entre l’œil et la main. Une connivence dont le sort serait la cécité et l’oblitération. L’oubli de ce qui n’est pas encore survenu», enchaîne M. Achefri dans le prologue.
A propos des expériences artistiques, il s’interroge dans la même introduction : «que peut devenir une peinture gestuelle à laquelle ce corps attribue une forme, un aperçu ou des aspects flasques». «Peut-on transformer une gestuelle réelle en la propulsant dans un support ou un tissu pour devenir une peinture gestuelle faisant allusion à un objet qui s’est effacé ?», ajoute-t-il. Pour lui, le mouvement émane du désir de la domiciliation et déportation de l’enfance dans/vers le support/ tissu à condition de ne pas fermer les issues les entrées internes et externes de ces opérations de domiciliation et de déportation. «C’est dans l’enceinte du support/ tissu (et à l’extérieur) que réside le rhizome de l’enfance», enchaîne-t-il.
Quant aux couleurs, le critique met en avant le bleu «dont émane des tailles d’êtres humains». «Nous ignorons s’ils se destinent vers la profondeur ou s’ils émergent vers la surface. A force de les contempler pour en déceler le tréfonds, le bleu devient gris. Ainsi, le désir de reconnaissance des traits est refoulé jusqu’à absorption de la surface par cette couleur. (…) La transcendance du gris évoque la situation de cécité », poursuit-il.
Comme l’explicite l’écrivain, le gris donne souvent le sentiment de noirceur puisqu’il oscille entre le blanc et noir. «Ce n’est ni la lumière qui s’en revêt, ni la noirceur qui le couvre. Le gris est la couleur la plus calamiteuse», s’exprime-t-il. Cela étant, ce sont les expériences des artistes-peintres, Marina Abramovic (Serbie), Marie José Roy (Québec), Keen Souhlal (France), Ikram Kabbaj (Maroc), Ninar Esber (Liban/ France), Colette Deblé (France), Annie Kurkdjian (Liban/ France), Kenza Benjelloune, (Maroc) et Laila Cherkaoui (Maroc) qui sont étudiés dans ce livre.

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