Société

Lutter contre la violence à l’égard des femmes

Les efforts déployés par les pouvoirs publics et les différentes composantes de la société civile dans la lutte contre la violence à l’encontre des femmes au Maroc ont été évoqués par des membres d’associations féminines marocaines, lors d’un colloque sur la violence contre la femme, organisé, les 12 et 13 mai au Caire, par la Ligue de la femme arabe, l’Organisation arabe des droits de l’homme et des organisations régionales et internationales. Dans le cadre des travaux de cette manifestation organisée sous le signe «La violence contre la femme, aspects et impacts», Mmes Nabila Safadi, Fatima Khmissi et Habiba Laithi, membres d’associations féminines marocaines, ont donné un aperçu sur les différents aspects de la violence faite aux femmes au Maroc, ainsi que sur les entraves qui empêchent ces femmes de participer aux efforts de développement et par là même de leur garantir l’égalité des droits et des obligations avec l’homme.
Dans son intervention, Mme Nabila Safadi a indiqué que la femme marocaine subit plusieurs formes de violence, à savoir physique, sexuelle, psychologique et familiale de la part du mari, soulignant les efforts déployés par les associations féminines et les organisations de la société civile dans la lutte contre la violence. Et de rappeler, dans ce sens, la campagne nationale de lutte contre la violence faite aux femmes, en 1998 et le «Printemps de l’égalité » en 2001. Et d’ajouter que malgré l’engagement du pays à renforcer l’Etat de droit et le respect des droits humains, plusieurs lois, dont le Code du Statut personnel, empêchent encore la réalisation de la démocratisation de la relation entre l’homme et la femme au sein de la famille et sur les lieux du travail. De leur côté, Mmes Fatima Khmissi et Habiba Laithi ont indiqué que le mouvement féministe et associatif marocain a réussi à sensibiliser la société aux dangers de cette forme de violence et à briser le « tabou » de silence qui entoure ce phénomène. Elles ont rappelé la consécration du principe de l’égalité entre les sexes dans la constitution marocaine, alors que le Code du Statut personnel continue de réserver à la femme un statut de mineure.  Il est à souligner que, selon une enquête statistique menée en 2002, à l’initiative du ministère de la justice avec l’appui du fonds des nations unies pour la population (FNUAP) dans la circonscription juridictionnelle de Casablanca, les atteintes à la pudeur et à l’intégrité physique constituent les actes de violence le plus fréquemment commis à l’encontre des femmes. L’étude montre que les femmes âgées entre 20 et 29 ans représentent 27% des victimes de ces actes de violence, celles ayant entre 30 et 39 ans constituent 25%, alors que 16% ont entre 40 et 49 ans, 16% moins de 19 ans et 17% plus de 50 ans. S’agissant de l’état matrimonial des victimes, l’étude indique que celles-ci sont constituées de 48% de femmes mariées, 31% de célibataires et 11% de veuves et 10% de divorcées. Les femmes, souligne l’OMS, sont particulièrement vulnérables aux agressions de leurs partenaires dans les sociétés où il y a des inégalités importantes entre les sexes, où les rôles sexo-spécifiques sont rigides, où l’homme a le droit, en vertu des normes culturelles, de recourir à la violence et où les sanctions sont bénignes pour ce type de comportement.

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