Economie

Pas de performance sans transparence

© D.R

Au Maroc, cela fait des années qu’on parle de transparence. Le paradoxe dans tout cela, c’est que plus on en parle, plus le phénomène de la corruption se propage à grande vitesse. Selon le dernier rapport de Transparency international, le Maroc a passé de la 45ème place à la 77ème en 2004. Mauvais élève, le Maroc a obtenu la note 3,2 points/10 en 2004, contre 4,1 points en 1999. Des chiffres à consommer avec modération tant que la corruption reste un fléau difficile à quantifier. Mais une chose est sûre. Aujourd’hui, la corruption est devenue un phénomène généralisé. Elle affecte non seulement les rouages de l’Etat, mais également l’économie et la société. Conscients de l’ampleur que revêt de plus en plus la corruption, Transparency Maroc et le Centre des jeunes dirigeants ont pris l’initiative d’organiser ces deux rencontres afin de sensibiliser les chefs d’entreprises et les jeunes étudiants. Rencontres auxquelles ont participé plusieurs intervenants, dont Fernando Cuevas, professeur en Management et Psychologie et consultant international. Certes, une action de sensibilisation, comme celle-ci, ne peut, à elle seule, être efficace, mais, au moins, elle permettra de toucher la conscience collective. En choisissant comme thème «La transparence, clé de la performance globale », Transparency Maroc et le CJD veulent, en fait, agir pour un environnement saint de l’entreprise. Idéal, mais difficile à concrétiser, tant que  la corruption empêche la transparence. « Mais qu’est-ce qui empêche la transparence ? », s’interroge le CJD, avant de donner une réponse. « D’abord la stratégie d’une entreprise, pour des raisons évidentes, doit rester confidentielle. Les négociations avec l’entourage se réalisent souvent avec des « conflits d’intérêt ». Les raisons d’une décision ne sont pas toujours faciles à expliciter. Le rapport à l’argent est toujours très affectif. Et puis encore l’individu qui serait très transparent se ferait traiter de « naïf ». Gérer une entreprise tout en étant intègre, cela demande des sacrifices. « Le défi de la bonne gouvernance d’entreprise est d’arriver à concilier la rentabilité, le développement technique, la motivation des salariés et l’éthique dans les affaires », ont indiqué les intervenants. Pour Zakaria Fahim, président du CJD, section de Casablanca, « la seule personne que le dirigeant ne voit pas, c’est lui-même, en sa qualité d’animateur et de capitaine d’équipe ». Dans une entreprise transparente, le patron doit donner l’exemple de performance, de responsabilité, et, surtout d’éthique.  «Le Maroc a besoin de dirigeants engagés et socialement responsables pour donner du sens et de la performance à nos collaborateurs et à nos entreprises. Au CJD, nous avons fait nôtre la devise ‘’Dire ce qu’on fait et faire ce qu’on dit’’. En tant qu’agitateurs d’idées, nous voulons faire sortir le dirigeant des lieux communs et l’accompagner vers la performance globale », a tenu à préciser Fahim.
Une performance qui ne doit pas se limiter uniquement à l’aspect économique, mais aussi social et sociétal. « Tout entrepreneur doit avoir à l’esprit que l’entreprise est le moteur du développement socio-économique et que la transparence est un pré-requis pour plus de richesse partagée », a ajouté ce dernier.

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