Le chantier de la généralisation de la couverture sociale a pris une tournure inattendue et dommageable dès qu’il est arrivé dans la sphère des politiques.
Ainsi, depuis quelques jours, les députés et les conseillers sont en train de se disputer le statut de chef de file du projet en matière de législation. Et au passage, le sujet principal ne concerne plus le contenu de la réforme en elle-même mais plutôt qui est habilité à la piloter au niveau des textes de lois qui devront la régir. Les deux Chambres font pourtant partie d’une même institution, le Parlement, et sont appelées de toutes les manières à valider toutes les deux les textes législatifs quelle qu’en soit la nature. Mais pour les élus, conseillers comme députés, le plus important est bel et bien de savoir laquelle des deux Chambres a la primauté sur l’autre comme dans un duel.
Les députés évoquent leur priorité dans l’acte de légiférer à l’image de ce qui est connu et se pratique pour tous les textes. Les Conseillers, eux, revendiquent leur statut de Chambre professionnelle formée de syndicats et de représentations patronales donc plus habilitée à piloter une réforme à caractère économique et social.
Mais indépendamment de la recevabilité des arguments des uns et des autres, si un tel chantier titanesque, important et vital pour le pays et appelé de surcroît par SM le Roi en personne, commence sur une telle note, cela n’est guère encourageant pour la suite.