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Entretien avec Lotfi Sax, artiste : «Mon idée est d’adapter le saxophone au contexte marocain»

© D.R

Lotfi Sax est désormais un artiste confirmé dans l’instrument qu’il joue. Après son 1er single «Rachida» en rythmes gnaoua, il vient d’interpréter son 2ème tube «Chams El Achia» en saxophone. Dans cet entretien, il parle des raisons de ce choix. Par l’occasion, il s’exprime également sur sa démarche artistique pour le futur.

ALM : Vous venez de lancer le cover du célébrissime morceau «Chams El Achia» en saxophone. Pourriez-vous nous parler du choix particulier de cette œuvre connue pour sa difficulté quant à son interprétation?

Lotfi Sax : C’est plutôt un choix que j’ai fait depuis le début de ma carrière que j’ai choisi de commencer par l’interprétation de covers comme «Despacito». Entre-temps, j’ai continué à grandir. Un de ces jours, je me suis dit pourquoi ne pas allier l’occidental et mon savoir-faire en saxophone à l’interprétation de morceaux en différents styles. C’était le cas de mon premier single «Rachida» que j’ai interprété, en hommage à ma mère, en style gnaoua. Quant à ma deuxième œuvre «Chams El Achia», que j’ai jouée au saxophone, je l’ai choisie parce que c’est le morceau qui sonne le plus à mes oreilles. C’est aussi un titre assez joué dans la musique marocaine. Sur la Toile, la plupart des vidéos sont accompagnées de cette musique et de ce titre qui me donnent envie de rire.

Quelle est la particularité de votre interprétation de cette œuvre grandiose ?

Dans ma performance, j’ai fait une vidéo de trois minutes avec un nouvel arrangement. Mon idée étant d’adapter le saxophone au contexte marocain. Et ce sera toujours le même concept pour d’autres prochains singles comme la «Reggada» avec saxophone de manière à faire de cet instrument quelque chose de traditionnel voire professionnel.

Puisque vous parlez de professionnalisme, envisagez-vous de partager votre expérience avec d’autres ?

Pas encore pour l’instant. Quand même, j’ai l’idée de créer une école de saxophone avec le temps et avoir une carrière à Casablanca. Après je pourrai étendre le concept dans de grandes villes du Maroc, l’idée est de créer un milieu avec des tableaux meublés de saxophones. Cela va demander aussi de l’argent. Pour l’heure ce qui m’importe c’est la carrière. Quant à mon concept, j’aurai au moins besoin d’un certain nombre de personnes à coacher pendant des sessions.

Et que pensez-vous de la formation musicale dispensée dans des conservatoires ?

Dans mon cas, ça a toujours été de l’auto-apprentissage. Personne ne m’a aidé. Entre-temps, j’ai pu voir des saxophonistes, on s’est seulement échangé des informations et il m’est arrivé d’aider des personnes. Pour ma part, l’idée était, en début de carrière, de commencer à jouer dès la première séance. Et cela a été le cas puisque j’ai pu sortir une mélodie correcte dès le départ. Quand je suis allé aux conservatoires, on m’a dit que je devais passer par des cours de solfège, cela ne m’a pas plu.

Qu’en est-il de la tendance d’introduire le saxophone dans des œuvres auxquelles il ne s’adapte pas ?
Pour ma part, quand je fais des covers, on me dit pour certains que c’est mieux avec le saxophone qui sonne parfois mieux. J’aime bien cela. Il est vrai que quand on joue en live devant un public, il se peut qu’il y ait une erreur et cela ne donne pas l’effet. Pour répondre à votre question, c’est la sélection du morceau qui doit être bonne. Par exemple, «Rachida», tous ceux qui l’ont écouté l’ont aimé de par le bon choix des sonorités.

Et comment intéresser les Marocains au saxophone ?

Déjà il y a du monde qui s’y intéresse. Par contre, l’instrument est dur. Il est considéré parmi les plus difficiles puisqu’il demande de l’effort physique. Aussi, le saxophone est cher et demande beaucoup d’entretien. On l’appelle l’instrument des riches. De plus, les gens ne sont pas encouragés par les approches de certains conservatoires du côté académique. Je n’ai rien contre eux mais je préfère, pour ma part, avoir des singles à moi. Par l’occasion, on me demande d’apprendre auprès de moi. Je trouve aussi qu’avec beaucoup de passion, on peut apprendre à jouer du saxophone.

Des projets en vue ?

Ma stratégie c’est de travailler des singles au bout de chaque trois ou quatre mois. Peut-être que le prochain sera en musique «Jbala». En fait je veux faire le tour des styles marocains.

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Bio express

Lotfi Sax est lauréat de l’ENCG. A part le saxophone, il est également de formation en event marketing. Il coache une communauté en événementiel et marketing digital de par le monde. Sur LinkedIn, il a un groupe appelé «Event Pros» de 150.000 membres. Quant à sa démarche artistique, il indique vouloir être entouré de «gens cultivés en saxophone». «Nous avons des artistes de haut niveau intellectuel, cela donne envie d’être musicien». Pour l’heure, il se voit une référence dans le marché du saxophone qu’il interprète avec beaucoup de sérieux le temps de trois heures de répétition par jour. En cette ère de Covid, il a eu plusieurs annulations au Maroc et à l’étranger. «Espérons que ça va reprendre !», exalte-t-il.
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