Economie

La filière agrumicole

Le plan agrumicole étalé sur 20 ans, prévoit de rajeunir le verger national, d’améliorer son état de santé, d’augmenter la productivité et d’adapter les produits aux besoins du marché.La superficie plantée en agrumes est aujourd’hui de l’ordre de 78 000 ha, avance le département des Etudes du Crédit Agricole. En 1980/81, elle était de 69 250 ha soit une augmentation de 12,6% en 20 ans. Le rythme d’accroissement annuel est de 0,7%.
L’analyse de l’évolution de la production d’agrumes au Maroc fait ressortir des variations importantes d’une année à l’autre, en raison du phénomène d’alternance physiologique et surtout des conditions climatiques. Malgré tout, cette production a progressé d’une moyenne de 995.000 tonnes (calculée sur la période 1980 – 1984) à une moyenne de 1 300 000 tonnes sur les 5 dernières années, soit +31%.
Par contre, beaucoup d’efforts restent à faire en matière d’économie d’eau. Les 10 000 m3 que consomme chaque hectare actuellement irrigué par gravitaire (81% des superficies) peuvent être réduit pratiquement de moitié grâce à l’utilisation de systèmes d’irrigation localisés. « Ceci nécessite certes des investissements (25 000 Dh à 30 000 Dh/ha) mais l’enjeu vaut la peine. Les ressources hydriques sont de plus en plus rares et deviendront de plus en plus coûteuses pour les producteurs, en particulier si l’Etat décide un jour d’appliquer la réalité des prix sur l’eau des barrages destinée à l’agriculture » commente le département d’études.
La répartition de la production par région place le Souss-Massa en tête avec près de 52% de la production marocaine totale. Viennent par la suite les régions du Gharb (18%), de la Moulouya (14%), du Tadla (9 %) et du Haouz (4%).
La production de la Maroc-Late représente 39 %, celle de la Clémentine 25 % et celle de la Navel 19%.
Côté consommation, le marché interne absorbe, en moyenne, 750.000 tonnes d’agrumes, principalement sous forme de fruits frais, soit 55% de la production nationale.  Malgré son importance, le marché interne souffre encore de plusieurs contraintes. Fondamentalement, l’absence d’organisation au niveau des circuits de commercialisation, la faiblesse du pouvoir d’achat d’une large tranche de la population ainsi que l’absence de normes de qualité des produits mis sur le marché ; une partie de la production écoulée en interne ne pourrait jamais être acceptée à l’export, sont les contraintes les plus parlantes. S’ajoute à cela, l’écart important entre le prix à la production et le prix à la consommation, en raison du manque de coordination entre les principaux intervenants de la chaîne agrumicole et de la multiplicité des intermédiaires et spéculateurs. Aussi, l’irrégularité de la production, pour des raisons physiologiques et climatiques et l’apparition de certains fruits frais concurrentiels (banane, pomme et fruits de saison) contribuent largement à cette situation. Pour le tonnage exporté, l’état s’est détérioré à partir de la campagne 1999/2000 et surtout celle de 2000-2001 dont les résultats ont été qualifiés de catastrophiques par la profession en raison d’une mauvaise production, de la baisse des prix sur le marché de l’UE et de la dépréciation de l’euro.
Pour les perspectives, l’avenir du secteur agrumicole au Maroc dépendra du degré d’adaptation du tissu productif au changement de son environnement, surtout international, et du rythme de travail dans le traitement des contraintes structurelles.
Un plan agrumicole étalé sur 20 ans a été élaboré en 1998, mais sa réalisation n’a commencé que dernièrement, suite à un retard dans la mise en application de la nouvelle prime d’investissement en matière de plantation d’agrumes (7 800 Dh/ha), en plus des aides accordées pour l’installation des systèmes d’irrigation économes en eau (30 à 40% du coût global).
Ce programme prévoit la réalisation de 34 200 ha de nouvelles plantations d’agrumes sur les 10 prochains années et le remplacement de 23 000 ha d’anciens vergers entre 2010 et 2020, en plus d’une extension sur 7 000 ha. L’objectif est de rajeunir le verger national, d’améliorer son état de santé, d’augmenter la productivité et d’adapter les produits aux besoins du marché.
La production projetée à 2010 serait de
1 840 000 tonnes dont 850 000 tonnes destinées à l’exportation. En 2020, on prévoit
2 000 000 tonnes, sans aucun changement au niveau de la quantité exportée.

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