Les entreprises, surtout les PME, souffrent encore et toujours de l’éternelle problématique des délais de paiement.
A quoi servent alors les dispositions légales pour lesquelles a bataillé pendant de longues années le secteur privé, pourrait-on se demander ? Le fait est que, paradoxalement et une fois n’est pas coutume, les entreprises publiques ont été les premières à adopter la nouvelle réglementation à tel point que les indicateurs actuels font état d’un délai moyen de paiement de 40 jours seulement pour les entreprises et établissements publics qui, il y a quelques années, étaient connus pour des délais de plusieurs mois, voire années.
A l’inverse, et c’est le deuxième paradoxe de taille, dans le secteur privé lui-même le respect de la loi sur les délais ne semble pas être encore entré dans les mœurs. Or, les flux financiers entre entreprises privées sont tout aussi importants en volume sinon plus que la commande publique.
Au vu de l’expérience du public, ceux qui évoquent l’inapplicabilité de la loi ne peuvent plus le faire. De même, les entreprises qui mettaient leur retard vis-à-vis de leurs fournisseurs sur le dos du retard de leurs clients publics n’ont plus d’excuses.
En revanche, il serait peut-être temps d’améliorer les textes et surtout de mettre en place des mécanismes pour une application et un suivi plus rigoureux. Si la loi prévoit des sanctions, il suffit tout simplement de les activer même de manière progressive. Et pour cela, ce n’est pas aux pouvoirs publics seuls d’agir mais surtout aux représentants du secteur privé, en l’occurrence la CGEM…