Chroniques

Transmission : «Couscous des générations»

C’est le nom de l’initiative que les jeunes de Sidi Bernoussi (et leurs parents) membres de l’association «Alliance Jeunesse Sidi Bernoussi» nouveau-né du Réseau Maillage, ont décidé de mettre en œuvre ce vendredi.
Parce que le repas partagé est riche de symboles dans notre culture et qu’il est porteur de sens, ces jeunes ont choisi en proposant de se retrouver autour du plat national, le couscous, préparé par leurs propres mères, de donner un signe très fort. En effet, en ces moments où la haine, l’intolérance, la violence ont braqué les lumières crues de l’actualité sur nos quartiers populaires, les jeunes de Sidi Bernoussi ont voulu nous prouver plusieurs choses.
Tout d’abord, qu’il fallait absolument éviter l’amalgame et la stigmatisation qui ne pourraient que creuser davantage le fossé.
Ensuite, qu’il était urgent de restaurer l’esprit de convivialité, d’entraide, de bon voisinage… qui ont toujours prévalu dans ces quartiers. Par ailleurs, ils veulent nous montrer que la jeunesse est un maillon de la chaîne de la vie, et que les liens avec les parents doivent être préservés, voire retisser, autour du respect, de la dignité, de l’autorité «intelligente». Enfin, en organisant ce «couscous des Générations» au cœur de leur quartier, ils nous interpellent tous pour montrer qu’il est urgent  de «désenclaver» les quartiers populaires, qu’il est temps que l’on s’y intéresse autrement qu’en temps de crise et non pas pour en montrer seulement les aspects sordides, mais pour mettre en avant les talents qui les peuplent, les initiatives qui s’y prennent, la diversité, la richesse de cette population. Il n’y a pas de «petite initiative », de petite action, en ces temps de violence cruelle, tout ce que ces jeunes font est digne d’intérêt, doit être relayé, peut et doit servir d’exemple.
D’abord parce que ces «leaders positifs» doivent être valorisés, afin qu’ils puissent prendre le pas les prêcheurs de la haine et les «kamikazes potentiels»; ensuite parce que l’engagement associatif, représente avec ses corollaires voies pour lutter contre le désœuvrement, l’embrigadement, les dérives, les déviances… Alors ce «couscous des générations» n’a certes pas le «prestige» d’un dîner de gala offert dans un grand palace (qu’il faudrait d’ailleurs ouvrir de plus en plus à ces jeunes responsables associatifs ), il n’attirera pas non plus les médias étrangers qui -telles des vautours- ne sont avides que de sang et de tristement sensationnel, mais il fera mieux: il s’ ancrera     dans l’histoire d’un quartier; participera à rendre une dignité à ses habitants, responsabilisera ses jeunes, unira autour d’un plat populaire, national dans un esprit où soufflera le partage, la convivialité, la joie de vivre voire le «religieux» dans son vrai message de paix.

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