A haute voix, ce jeune homme de trente-quatre ans clamait son innocence devant les trois magistrats de la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca.
Dès le début, le président de la Cour demandait à ce jeune, qui se disculpait d’avoir tué son voisin du quartier, de se calmer avant de lever l’audience pour qu’il lui permette de reprendre son souffle. Est-il vraiment innocent? Les témoins qui ont été interrogés par les enquêteurs de la police judiciaire ont répondu négativement. C’est du moins ce qui est consigné dans le procès-verbal de son audition. En reprenant l’audience, ces témoins ont fait le même témoignage devant la Cour après avoir prêté serment. A ce propos, ils ont affirmé que le mis en cause était sous l’effet de l’alcool quand il a commis son meurtre.
L’ami de la victime a précisé, lors de la présentation de son témoignage, que le mis en cause était armé d’un couteau quand il s’est présenté devant la victime. Ce dernier l’a supplié de ne pas le toucher. Mais en vain. Il lui a conné un seul coup fatal au niveau de la poitrine, a-t-il ajouté tout en fondant en larmes. Il a précisé que le mobile était futile puisque la victime, un jeune homme de vingt-huit ans, s’est contenté de lui demander de s’éloigner de chez lui pour s’énivrer. Une demande qui n’a pas plu à l’auteur du crime, un repris de justice de son état, pour aller chercher son arme blanche et retourner chez la victime pour lui asséner un coup.
Le mis en cause a fini, après avoir entendu les témoignages, par affirmer à la Cour qu’il n’avait pas l’intention de le tuer, mais juste de le blesser tout en ajoutant que le destin avait son dernier mot.
Verdict : Jugé coupable pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner, le mis en cause a écopé de quinze ans de réclusion criminelle.